L’humoriste D.J. Demers rit de sa perte auditive dans une nouvelle émission de CBC
TORONTO — L’humoriste D.J. Demers est prêt à plaisanter sur presque tout, même s’il lui a fallu un certain temps pour se sentir à l’aise et se moquer de sa perte auditive.
«Je ne voulais pas nécessairement parler de mes appareils auditifs tout de suite, en stand-up», a expliqué l’humoriste de 37 ans né à Kitchener, en Ontario, qui a reçu un diagnostic de perte auditive sévère à profonde à l’âge de quatre ans.
«Je ne voulais pas que ce soit un artifice ou une béquille. Mais ensuite, une fois qu’on a confiance en ses capacités, on se dit: « Eh bien, je vais trouver un moyen de rendre ça drôle, et c’est une grande partie de qui je suis. »»
«J’ai donc appris assez tôt qu’il y avait beaucoup d’humour là-dedans et que beaucoup de gens s’y identifieraient. J’aime croire que j’ai appris à rendre (cela) accessible aux personnes qui n’ont même pas de perte auditive.»
On peut dire sans se tromper que le travail de Demers résonne; sa carrière de stand-up lui a valu des apparitions dans «America’s Got Talent» et «The Tonight Show with Jimmy Fallon». Et il a maintenant sa propre comédie de situation à la CBC.
Dans «One More Time», dont la première aura lieu le 9 janvier, Demers fait parfois de son handicap le centre des blagues. Dans cette comédie d’une demi-heure, écrite par Demers et Jessie Gabe, l’humoriste incarne le rôle principal de D.J., un gérant malentendant d’un magasin d’articles de sport d’occasion.
Aux côtés d’une équipe hétéroclite d’employés excentriques – dont Geri Hall en tant que Cynthia, gérante adjointe et Dan Beirne en tant que Wayne, associé aux ventes – D.J. surmonte les obstacles quotidiens liés à la pérennité d’une petite entreprise.
«Nous avons opté pour de grands basculements, en prenant des risques comiques», a expliqué Jessie Gabe, qui a également produit les séries «Workin’ Moms» et «Run the Burbs».
«Notre espoir était simplement d’avoir une émission qui vous fasse sentir bien, qui vous fasse rire et qui vous fasse échapper à la réalité en ce moment.»
Une approche d’autodérision
Dans le premier épisode, les prothèses auditives de D.J. fonctionnent mal et il donne de mauvais conseils aux clients en raison de ses faibles compétences en lecture labiale.
Demers adopte souvent une approche d’autodérision. Un fil conducteur de son humour est qu’il est «mauvais pour être sourd».
«J’ai grandi dans une famille entendante et on ne m’a jamais appris la langue des signes, et j’ai à peine eu conscience de mes appareils auditifs quand j’étais jeune»
Il se souvient avoir offert un spectacle solo à l’Université Gallaudet de Washington, D.C. – présentée comme la seule université au monde conçue pour être accessible aux étudiants sourds et malentendants – et avoir été surpris d’apprendre que l’architecture du bâtiment était adaptée.
«Je viens de réaliser que c’est un monde auquel je n’appartiens pas vraiment», a-t-il indiqué.
«J’en fais certainement partie, mais je n’en fais pas entièrement partie. Mais je n’entends pas non plus; très souvent, je manque des choses. Donc c’est drôle d’être à mi-chemin entre les deux, et il y a beaucoup de blagues à exploiter là-dedans.»
Dans un épisode, D.J. devient jaloux d’un autre personnage parce qu’il est plus sourd que lui.
«C’est comme: « Oh, cette personne me vole la vedette! »», a-t-il dit.
«One More Time» est diffusé le mardi soir sur CBC et l’émission peut être écoutée en ligne sur CBC Gem.