Une nouvelle usine plus coûteuse pour Tremcar

ÉCONOMIE. Dans les cartons depuis un certain temps, la construction de la nouvelle usine du manufacturier de remorques et de citernes, Tremcar, a finalement été lancée tout juste avant le début de la période des vacances estivales du côté de la rue Arthur-Danis, à Granby. Un projet d’expansion plus grand et plus cher que prévu évalué à plus de 38 M$.

Restreinte dans ses installations de Saint-Césaire, l’entreprise a jeté son dévolu pour y produire ses produits qui sillonnent les routes des Amériques et dans les Caraïbes. Toujours est-il que la planification du projet d’investissement dans le parc industriel a été remaniée en raison d’impondérables (hausse des taux d’intérêt, inflation, etc.). Selon les premières prévisions, l’élévation du futur bâtiment de 110 000 pieds carrés devait nécessiter une mise de fonds chiffré entre 25-30 M$. Or, les coûts et les plans ont été revus à la hausse si bien que la nouvelle usine aura en fin de compte une superficie de 134 000 pieds carrés.

« Il y a toujours des imprévus. Tant qu’à faire un beau projet comme celui-là, on veut s’assurer d’être le mieux équipé possible pour affronter la compétition », explique le président de Tremcar, Daniel Tremblay.

« L’usine est un peu plus grosse que prévu originalement pour être capable de mettre des robots soudeurs supplémentaires. Ça va nous donner la chance d’encore plus automatiser la production », ajoute M. Tremblay.

La Ville de Granby a été très facilitante toute au long du processus notamment pour l’obtention des permis. Je suis très impressionné et je ne regrette le choix que nous avons fait.

Daniel Tremblay, président de Tremcar

D’après l’échéancier, la coquille du bâtiment devrait être complétée tout juste avant la période de Noël. Au retour des Fêtes s’amorcera par la suite l’aménagement intérieur de l’usine (finition, installation des équipements de production, mise en place de la robotisation et de l’intelligence artificielle) afin d’être prêt pour le lancement officiel de la production de citernes et de remorques en aluminium après les vacances de la construction à l’été 2025.

La quête de financement

Pour donner vie à son projet estimé à 38 M$, l’entreprise, dont le siège social est situé à Saint-Jean-sur-Richelieu, a sondé le terrain auprès des instances gouvernementales (Investissement Québec, la BDC, CanExport) afin d’obtenir du financement. Des approches qui sont toutefois demeurées vaines, laisse entendre le président de Tremcar.

« Notre chiffre d’affaires est trop élevé alors on n’est pas admissible même si on a un super projet très innovant. Comme M. Legault (premier ministre du Québec) le veut, notre dollar de productivité dans nos usines est très élevé. En moyenne, au Québec, le dollar de productivité tourne autour de 60-70 $ de l’heure alors que chez nous, on est à 100-150 $ de l’heure. Notre projet est porteur de richesse pour le Québec, mais malgré cela, on est trop gros pour certains organismes », mentionne Daniel Tremblay.

À cela s’ajoutent la paperasse et la mollesse de l’appareil gouvernemental à analyser les dossiers de financement qui lui sont soumis, se désole l’homme d’affaires. « C’est d’une lenteur bureaucratique à faire des maux de ventre. En industrie, si on était lent comme ça, on ferait faillite. Moi, je dois passer à l’action, je dois les acheter les équipements. Je n’ai pas le temps d’attendre après quelqu’un qui va se décider de lever une pile de dossiers de son bureau. C’est très difficile de comprendre ce qui se passe dans ces organismes-là. »

Face à ces refus, la compagnie a dû faire faire appel à d’autres sources de financement, a confié Daniel Tremblay en entrevue. « On a décidé d’avancer par nos propres moyens. » En dépit de ce revers, l’homme d’affaires garde le cap avec son projet d’usine qui doit donner du travail à 150 travailleurs.

« Ça fait 32 ans que je suis ici (chez Tremcar). Je n’en suis pas à mon premier rodéo », illustre M. Tremblay.