Quand tout le monde tire la couverte de son bord…
CHRONIQUE. On est le 6 mars. Le soccer s’en vient, le baseball aussi. Le hockey, lui, tire à sa fin. Déjà!
Chronique Gérant d’estrade avec Raphaël Doucet
Mon plus vieux, qui est atome A, jouera en séries ce dimanche, à Saint-Hyacinthe. Une fois les séries terminées, il profitera de deux ou trois semaines de repos avant d’amorcer sa saison de soccer extérieur, autour du 15 avril.
Je suis impliqué comme entraîneur, comme adjoint au hockey et en chef au soccer. L’an dernier, mon grand en était à sa première année dans le CDC (Centre de développement de club), dans le U-9.
Son association (AS Montis, sur la Rive-Sud) voulait qu’il commence le 15 janvier. J’ai refusé. Il avait son hockey et à un moment donné, il n’y a que 24 heures dans une journée et je ne voulais pas qu’il soit au terrain ou à l’aréna quatre-cinq fois par semaine! Trop, c’est comme pas assez.
J’ai donc mis mon pied à terre et demandé à mon association un prix à partir du 15 avril. C’était la première fois qu’on accordait ce droit, m’a-t-on dit. Quoi?!?
L’Association a accepté, car j’ai fait valoir mes points et, surtout, parce que j’étais l’un de ses entraîneurs. Mais ce n’est pas toutes les familles et tous les jeunes qui ont cette chance.
Deux amis de Granby m’ont récemment dit que les Cosmos obligeaient les jeunes à « embarquer » pour la session hiver s’ils voulaient jouer cet été. Même si les jeunes ont du hockey ou une autre activité cet hiver.
« Au pire, qu’il vienne une fois par semaine au lieu de deux… mais s’il veut jouer cet été, il doit jouer cet hiver. »
Une question : pourquoi? Pourquoi le jeune ne pourrait-il pas embarquer SEULEMENT pour la session été, à partir du 15 avril? Et payer uniquement pour l’été, et non hiver + été (par exemple, moi, je paie 555$ au lieu de 895$).
Sérieux, je revire la situation de tout bord, tout côté et je ne comprends pas cette décision/obligation des Cosmos.
Ici, je donne l’exemple des Cosmos, mais ça pourrait être une autre organisation ou un autre temps de l’année que je ne comprendrais pas plus pourquoi les associations veulent toujours tirer la couverte de leur bord. Ça m’énerve royalement!
Plusieurs études le démontrent : pratiquer plus qu’un sport, c’est bon pour le jeune. Autant physiquement que mentalement. Mais ça, les associations ne semblent pas (vouloir) le comprendre.
Une des raisons expliquant cela, c’est qu’ici, au Québec, l’élite sportive joue au niveau civil. Alors qu’aux États-Unis, l’élite évolue au niveau scolaire. LeBron James jouait au basket-ball et au football à son école secondaire. Il excellait dans les deux et il n’y avait pas de chicane entre les entraîneurs du basket et du foot pour l’avoir. Les horaires concordaient et se chevauchaient, car ils étaient planifiés par l’école, qui n’avait rien à gagner ($$$) d’avoir LeBron plus dans un sport que dans l’autre.
Pourquoi, ici, un jeune ne pourrait-il pas jouer au hockey d’octobre à avril et au soccer d’avril à octobre sans que ce soit compliqué?
Le bonheur et le développement du jeune en premier, svp, et non les souhaits des associations…