Projet immobilier sur le site de l’ex-restaurant Chez Trudeau: le Groupe NEO & associés recule
MUNICIPAL. Rien n’est encore coulé dans le béton, mais le projet de construction d’un immeuble de dix étages sur le terrain de l’ex-restaurant Chez Trudeau pourrait mourir au feuilleton. Malgré le déclenchement d’un projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI) par la Ville de Granby, le promoteur derrière ce développement immoblier ne serait plus enclin à y investir ses billes.
Dans le cadre de ce PPCMOI, une consultation publique a eu lieu le 17 juillet dernier afin d’y présenter le projet immobilier dans son ensemble. Initialement, la proposition du Groupe NEO & associés présentée en août 2023 comprenait un immeuble de quatre étages composé de 40 logements, de commerces au rez-de-chaussée et de cases de stationnement souterrain. Or, une toute nouvelle offre a été déposée dans les derniers mois par le promoteur. Selon ce qu’il a été possible d’apprendre lors de la consultation publique, l’édifice résidentiel planifié au 348, rue Principale serait passé de quatre à dix étages et compterait 63 appartements et des commerces.
Pour se qualifier, le projet immobilier devait être soumis à un PPCMOI afin de modifier le zonage du terrain lorgné. Une formalité requise, car la propriété visée chevauche deux zones qui permettent présentement des usages résidentiels limités à quatre et 15 logements.
Mais voilà que le Groupe NEO & associés a décidé de faire marche arrière en dépit du processus lancé par la Ville, a-t-on appris.
«Nous avons cessé de développer ce projet au mois de mai et avons averti la Ville à cet effet. En effet, il y a eu un enjeu de communication concernant la méthode de traitement du projet. Pour nous, le PPCMOI n’était pas une option valide de par ses exigences en amont et sa rigidité dans le temps pour toute modification future», a indiqué, dans un court échange, Joey Marcoux, copropriétaire du Groupe NEO & associés.
Selon la Direction des communications de la Ville, le promoteur a fait part oficiellement de ses intentions par écrit le 25 juin dernier.
«Le 2 juillet 2024, lors de la séance publique, le conseil a pris acte du projet d’habitation et a accepté les recommandations pour encadrer ce projet par PPCMOI, permettant de mettre de l’avant les différentes étapes juridiques habituelles pour ce type de projet (dont l’assemblée publique de consultation). (…) Pour des raisons juridiques, la Ville n’avait d’autre choix que de poursuivre ce processus jusqu’à l’assemblée publique de consultation (présentée le 17 juillet dernier), a fait savoir la Ville de Granby.
«Le promoteur nous a soumis des projets qu’on a évalués et au fur à mesure, il revenait avec de nouvelles moutures qui recommençaient le processus à chaque fois (…). Et on en est là aujourd’hui. Le projet qui vous a été présenté, c’est le projet le plus récent sur lequel on a enclenché un processus. C’est à peu près tout ce qu’on peut dire au niveau de la Ville», a commenté le conseiller municipal responsable de l’aménagement, de la protection du territoire et de l’habitation, Paul Goulet, en mêlée de presse.
Locatif vs abordable
Malgré l’inflation et les taux d’intérêt élevés, l’attractivité envers la ville de Granby ne s’affaiblit pas chez les entrepreneurs immobiliers. Les chantiers de construction foisonnent, de nouvelles habitations lèvent de terre et les promoteurs intéressés à investir dans la localité sont plus nombreux que jamais aux dires de Paul Goulet.
Par ailleurs, dans la première version du projet à l’emplacement de l’ex-restaurant du centre-ville, le promoteur prévoyait offrir 10 % de logements abordables. Pour la seconde mouture, il n’a pas été possible de faire confirmer cette information par le conseiller municipal responsable responsable de l’aménagement, de la protection du territoire et de l’habitation.
«L’abordabilité, c’est la saveur du mois. Il faut comprendre qu’on est en train de lever 300 portes abordables à Granby. À un moment donné, pour subventionner l’abordable, il faut faire de la porte qui est non-abordable (…). On doit aller chercher notre maximum de taxes aussi pour être capable de supporter l’ensemble des besoins de notre municipalité parce qu’on a besoin de revenus», a déclaré M. Goulet.
Royaume des quilles
Le dossier du Royaume des quilles (151, rue Denison Est) devrait également se retrouver à l’ordre du jour de la séance du conseil du 26 août. Les membres du conseil municipal devront afficher leurs couleurs concernant le projet immobilier Halo sur le lac à savoir s’ils tiendront ou non un référendum.
Rappelons que les citoyens du coin opposés au changement de zonage pouvaient s’exprimer lors d’un registre le 15 juillet dernier. Pour la tenue d’un potentiel référendum, le nombre de signatures à recueillir était de 29. Or, 43 résidents du secteur se sont présentés à l’hôtel de ville pour signer le registre.