Présence d’itinérants au centre-ville de Granby: un appel au calme et à la tolérance est lancé

SÉCURITÉ PUBLIQUE. Face à la montée incessante du sentiment d’insécurité envers les itinérants, la mairesse Julie Bourdon a lancé un appel au calme et à la tolérance, mardi. Cette réaction de l’élue survient après que la Chambre de commerce et de l’industrie Haute-Yamaska (CCIHY) ait réclamé récemment des mesures concrètes pour ramener la quiétude au centre-ville de Granby.

«On est au fait qu’il y a des situations au centre-ville, du vandalisme, de la vente de drogues et de l’itinérance. Mais plusieurs actions ont été mises en place pour travailler à ce niveau-là (…). Mais même si on a amélioré la présence policière au centre-ville, on l’entend bien ce sentiment d’insécurité. On veut s’assurer que nos citoyens se sentent en sécurité», a déclaré la mairesse de Granby lors d’un point de presse auquel ont participé le directeur du service de police, Bruno Grondin, et la codirectrice générale de Commerce Tourisme Granby région, Fanny-Ysa Breton.

L’élue a ajouté que sa sortie n’avait aucun lien avec la pétition lancée par la CCIHY relativement à la situation de l’itinérance et sur ses conséquences sur la vitalité économique sur le centre-ville de Granby. Or, le mouvement parrainé par la Chambre a trouvé écho à l’hôtel de ville puisqu’une rencontre avec des représentants municipaux a eu lieu lundi.

«Ce n’est pas une situation où l’on peut blâmer un acteur en particulier. Les forces de l’ordre, les instances  municipales et les commerçants doivent travailler main dans la main pour gérer efficacement ces défis. Nous saluons la volonté de dialogue des autorités locales et leur ouverture à explorer des solutions innovantes», a mentionné la DG de la CCIHY, Roxanne Gagné, par voie de communiqué.

Hausse de la criminalité

Une centaine d’itinérants identifiés, une vingtaine de campements, 1072 appels en lien avec l’itinérance, 230 expulsions, 48 constats d’infraction, 14 arrestations, sept perquisitions de stupéfiants et 16 individus coffrés au centre-ville et à la place Jean-Lapierre. Les six derniers mois ont été passablement occupés pour les agents et le Service de police de Granby. Avec des données aussi révélatrices, il ne faut pas s’étonner d’apprendre que la criminalité a augmenté de 10 % dans les derniers mois.

Sur le terrain, le directeur du Service de police de Granby (SPG), Bruno Grondin, avoue que son organisation ne lutte pas à armes égales contre l’itinérance. «Là, où l’on rencontre le plus de difficultés en itinérance et en santé mentale, c’est au niveau du continuum de services. Il y a peu de places en hébergement, on n’a pas de halte-répit, il y a peu de places en psychiatrie au CHG (NDLR: Centre hospitalier de Granby) et notre urgence est à pleine capacité. Pour nous, le travail terrain des policiers est très difficile», a évoqué le chef Grondin.

Pour faciliter la tâche des policiers, le directeur du SPG souhaiterait voir débarquer une équipe d’experts en toxicomanie du CIUSSS de l’Estrie-CHUS sur le territoire comme il se fait ailleurs au Québec.  «On doit trouver des ressources et souvent, on tourne en rond. On doit déplacer des itinérants, ça devient difficile et ça prend beaucoup de temps (…). Avec le CIUSSS, on collabore avec eux, mais on rencontre des difficultés. On n’a pas d’équipe complète en itinérance et à Granby, on n’a pas non plus d’équipe du CIUSSS en toxicomanie.»

À quelques jours du début de la période de magasinage du temps des Fêtes, le SPG entend déployer des forces supplémentaires au centre-ville avec l’ajout de patrouilles à pied. Par ailleurs, l’organisation policière invite les commerçants et la population à l’informer lorsqu’ils sont témoins d’incidents.