Pose de collants sur des panneaux « stop »: un groupuscule indépendantiste frappe à Granby

SOCIÉTÉ. «Stop» ou «arrêt»? Pour le groupe de militants indépendantistes québécois, Nouvelle Alliance, le terme «stop» affiché sur les panneaux d’arrêt à Granby n’a plus sa raison d’être. La mention «arrêt» doit avoir préséance au lieu de privilégier l’unilinguisme anglais, soutient l’organisation. Une revendication qui s’est manifestée par l’altération de plusieurs panneaux lors du passage en ville de membres du mouvement.

Fidèle à ses pratiques, Nouvelle Alliance a frappé dans la nuit du 29 au 30 septembre dernier tout comme le groupe l’a fait par le passé à Montréal et à Sherbrooke (secteur Lennoxville). À l’occasion de sa visite à Granby, le mouvement de jeunesse indépendantiste s’en est pris à plusieurs panneaux d’arrêt en les habillant d’un collant «arrêt».

«Au Québec, la seule et unique langue d’usage est le français. Cette primauté doit s’appliquer dans toutes les sphères de notre vie collective. Si certains passe-droits sont tolérés depuis trop longtemps, le devoir patriotique et civique nous oblige à l’action disciplinée. Notre mission sera accomplie lorsque nous sortirons collectivement de la passivité et que les autorités compétentes agiront dans le sens d’un renforcement linguistique et identitaire durable et inaltérable», a mentionné Nouvelle Alliance par voie de communiqué.

Présidé par François Gervais, le groupe Nouvelle Alliance chérit les coups d’éclat et les actions sur le terrain afin de défendre la majorité francophone.

«On s’intéresse à ce qu’on considère comme étant des enclaves, qu’elles soient sociologiques ou linguistiques. Puis, au Québec, l’écrasante majorité des villes francophones utilisent sur leurs signalisations l’appellation arrêt. Granby y fait exception. Pourtant, la démographie granbyenne est composée à plus de 90 % de francophones. Selon nous, derrière ce choix politique conscient, il y a un enjeu sociologique. Rien ne justifie de prime abord l’utilisation du mot stop plutôt que l’utilisation du mot arrêt», a déclaré M. Gervais en entrevue avec le journal.

«Ultimement, on aimerait que la situation soit corrigée. On va voir ce qui est en, mais pour l’instant, le travail a été accompli sur le terrain», a fait savoir le président de Nouvelle Alliance.

Pas de commentaires

Appelée à donner sa position, l’administration municipale a préféré rester silencieuse. «La Ville de Granby ne commentera pas ce dossier puisqu’une enquête (policière) est en cours», a exprimé la direction de la Division communications à la Ville.

À Granby, l’amende pour un panneau de signalisation maquillé est de 75 $, plus les frais, selon le règlement municipal.

«La Loi est écrite en fonction que pour chaque panneau altéré, il peut y avoir un constat d’infraction d’émis. En application, les policiers vont remettre un seul constat pour une même infraction commise par le même individu. Si l’infraction est répétée, il est alors plus probable que l’individu soit poursuivi au criminel», a indiqué le Service de police de Granby.