Lock-out au Zoo: les syndiqués prennent la rue

RELATIONS DE TRAVAIL. Forcés de se retrouver sur le parvis après avoir été mis en lock-out par leur employeur, les syndiqués du Zoo de Granby ont pris une énième fois la rue ce matin afin de réitérer bruyamment leurs revendications.

Tout juste avant 10h, le parc René-Levesque, situé à deux pas du Palais de justice de Granby, a été réquisitionné par la centaine de lock-outés du Zoo gonflés à bloc à quelques minutes du départ de la marche de solidarité. Un événement auquel ont pris part d’autres travailleurs affiliés à la CSN venus d’un peu partout en province qui ont fait le trajet jusqu’à Granby afin de soutenir les salariés du jardin zoologique. Par la suite, la chaîne humaine a emprunté la rue Principale en direction du parc Pelletier.

Sans contrat de travail depuis décembre dernier, les travailleurs du Zoo sont à la recherche d’une nouvelle entente. Or, un fossé sépare toujours la CSN et la direction du Zoo de Granby. Un contexte de négociations dénoncé par la secrétaire générale de la CSN, Nathalie Arguin.

«Ce qu’on perçoit (de la part du Zoo), c’est du mépris, tant dans les discours publics de l’employeur et de ses dirigeants qu’à la table de négociations. Ce que l’employeur amène, c’est ce qui doit être accepté, point à la ligne. Mais ce n’est pas comme ça qu’on négocie au Québec. Il faut arriver avec des propositions et être à l’écoute de l’autre partie», a indiqué Mme Arguin.

Rappelons que les 130 syndiqués du Zoo ont été placés sur les lignes de côté après que la direction du Zoo ait décrété un lock-out le 29 juillet dernier.

«À la table, il faut mettre les émotions de côté, être rationnel et parler des vrais enjeux (…). Nous, on va être là cette nuit s’il le faut. On est prêt à négocier. Ce que nos travailleurs et travailleuses veulent, c’est de faire leur travail dans des conditions qu’ils jugent acceptables», a mentionné la porte-parole de la CSN.

Guerre d’usure: un mauvais pari

Les discussions entre les deux parties sont au beau fixe. D’ailleurs, à la demande de la conciliatrice déléguée par le ministère du Travail, une trêve de trois semaines a été instaurée à la mi-août.

Selon Nathalie Arguin, la guerre d’usure menée par le Zoo est inutile et ne fait qu’envenimer le conflit à l’aube des prochains pourparlers. «Quand les gens vont revenir au travail, le climat de travail va s’en ressentir. C’est une très mauvaise stratégie. Quand on a des travailleurs et des travailleuses à son emploi, il faut s’attendre à s’asseoir avec eux pour discuter de conditions de travail.»

Pour l’heure, aucune avancée significative pour la partie syndicale n’a été constatée, a fait savoir Alexandre Gilbert, vice-président du Syndicat national des salariés de la Société zoologique de Granby-CSN.

«Au niveau des salaires, ça n’a pas encore été abordé. On est strictement dans le normatif après 30 séances de négociation (…). Les gens sont frustrés de la situation, mais on continue notre mobilisation», a mentionné M. Gilbert.