Les maisons des jeunes demandent de meilleures conditions de travail
COMMUNAUTAIRE. À l’occasion de la Semaine des maisons des jeunes (MDJ), qui prendra fin dimanche (20 octobre), La Barak de Granby et L’Exit de Waterloo se sont jointes aux quelque 240 autres établissements de la province, afin de réclamer unanimement de meilleures conditions de travail pour leur personnel.
La rétention de leur personnel représente un défi commun pour les maisons des jeunes, qui ne reçoivent pas le financement nécessaire pour réaliser tous les services qu’elles proposent aux adolescents. Dans ce contexte, un trop grand nombre de leurs employés quittent lorsqu’ils dénichent un autre emploi offrant de meilleures conditions.
« Pour que les jeunes aient le goût de fréquenter la Maison des jeunes et qu’ils s’y sentent bien, il est important de créer des liens significatifs avec eux. Si les animateurs changent souvent, les jeunes perdent confiance et cessent de fréquenter la maison », déplore Marie-Ève Houle, qui dirige la MDJ La Barak, à Granby depuis 19 ans. Mme Houle estime que la présence de la Maison des jeunes est essentielle pour la communauté. Elle évoque les nombreux services et activités dont les jeunes profitent au local de la rue Notre-Dame. « Notre équipe se rend aussi dans les écoles secondaires de Granby pour y animer divers ateliers le midi, et nous donnons également de l’aide aux devoirs pour les élèves qui veulent en recevoir », ajoute la directrice de La Barak.
Un projet pilote près de J-H-Leclerc
Au début de l’année, La Barak a ouvert un point de service (deux soirs par semaine), tout près de la polyvalente Joseph-Hermas-Leclerc, dans le but de faciliter l’accès à ses services pour les jeunes qui fréquentent l’établissement. « C’est un projet-pilote dont le financement prendra fin en janvier 2025. Nous travaillons à trouver un nouveau soutien financier qui nous permettrait de garder le point de service ouvert plus longtemps », déclare Marie-Ève Houle.
Sa collègue, l’animatrice Sarah, travaille auprès des adolescents depuis le début des années 2000. Elle se sent bien dans le milieu communautaire, où elle œuvre par choix. « Cela correspond à mes valeurs. C’est motivant et énergisant de côtoyer les ados. Il y a aussi un aspect créatif dans mon rôle d’animatrice auprès d’eux », témoigne Sarah.
Garder son personnel
Du côté de la Maison des jeunes L’Exit, située juste à côté de l’école secondaire Wilfrid-Léger, à Waterloo, les défis liés à la main-d’œuvre ont aussi été importants durant la pandémie et après. « Nous avons eu l’aide d’une experte en ressources humaines pour rétablir la situation. Nous sommes parvenus à offrir de bonnes conditions de travail, entre autres en obtenant le sceau Concilivi, qui nous démarque en tant qu’entreprise conciliante et à l’écoute de son personnel. Depuis un an et demi, nous avons une équipe complète et très diversifiée, et je veux avoir les moyens de la conserver », explique Martin Couture, qui dirige L’Exit depuis… 34 ans! Le local accueille entre 45 à 65 jeunes chaque jour. « Depuis la rentrée de septembre, la fréquentation a presque doublé par rapport à 2023 », se réjouit M. Couture. « Au début de l’année, nous avons ouvert un point de service à Saint-Joachim-de-Shefford, parce qu’il y a des besoins là aussi. Le problème, c’est que le ministère (de la Santé et des Services sociaux) ne reconnaît par les services externes et ne nous donne pas de financement additionnel pour cela », ajoute le DG de L’Exit.
Faire une petite différence
Animatrice à L’Exit depuis un an et demi, Vanessa se sent à sa place. « Nous sommes une belle équipe dans un milieu de vie dédié à nos jeunes. Ce qui me plaît dans mon métier, c’est d’accompagner et d’aider les adolescents. J’ai l’impression de faire une petite différence dans leur vie », exprime celle qui a travaillé auprès de la petite enfance avant de se joindre à L’Exit. « La Maison des jeunes est un milieu de vie qui appartient aux jeunes. Elle est comme une autre famille, une deuxième maison pour elles et eux », conclut Vanessa.