L’apprentissage commence sur le chemin de l’école

ÉDUCATION. L’accueillante salle communautaire du Canton de Shefford était bien remplie, vendredi dernier, pour souligner le lancement de la publication Bâtir ensemble des chemins vers l’école, réalisée par l’équipe du Lab-École, l’organisme auquel on doit la réalisation de l’inspirante école du Zénith, ouverte à la rentrée de 2023 et qui jouxte la salle communautaire. Plusieurs élèves étaient présents; certains pour offrir leur témoignage, d’autres pour poser des questions pertinentes.

Une partie de l’événement visait à présenter divers aménagements et initiatives pour favoriser la mobilité active des élèves (et du personnel) de l’école du Zénith, qui promeut les saines habitudes de vie auprès des jeunes. C’est-à-dire, par exemple, en mettant tout en place pour qu’un maximum d’élèves puisse se rendre à l’école – de manière sécuritaire – à pied ou à vélo, ou même en planche à roulettes, comme certains le font. «Ça a si bien fonctionné que nous avons dû ajouter des supports à vélos et installer un rangement pour les planches à roulettes», s’enthousiasme la directrice de l’établissement, Geneviève Rocray.

Concrètement, des sentiers, une piste cyclable et des trottoirs sécurisés, entre autres, ont été développés par la Municipalité, en collaboration avec le Lab-École, le Centre de services scolaire du Val-de-Cerfs et les citoyens de Shefford.

Un outil pour un meilleur environnement scolaire

Le document Bâtir ensemble des chemins vers l’école, d’une facture visuelle très réussie, se focalise sur les façons dont les intervenants locaux et les communautés peuvent faire du chemin vers l’école une expérience éducative valorisante en soi. Il présente des réalisations inspirantes et propose des recettes pour atteindre cet objectif, en plus d’illustrer la vision qui porte le projet Lab-École.

La parole aux élèves

Durant le lancement de la publication, des élèves sont venus témoigner de la manière dont ils et elles appliquaient la mobilité active vers l’école. Gabriel: «L’année dernière, je me suis lancé le défi de ne pas prendre l’autobus plus de dix fois durant l’année scolaire. J’ai réalisé mon objectif en utilisant l’autobus seulement six fois!», exprime-t-il avec fierté. James: «Mon voisin, M. Gilles, m’autorise à passer sur son terrain pour aller à l’école. Ce raccourci me permet de m’y rendre à pied plus facilement», reconnaît-il. Mère de trois enfants, Geneviève déclare: «Notre maison est devenue le point de ralliement de six enfants du quartier qui marchent vers l’école ensemble quotidiennement».

Pierre Lavoie: une vie romanesque

Les élèves ont été remarquablement patients et disciplinés durant toute la durée de l’événement. Les jeunes étaient attentifs pendant l’allocution de Pierre Lavoie, qui a fait la genèse de sa vie et de l’impressionnant Défi qui porte son nom. Ce dernier est l’un des trois instigateurs du projet Lab-École, avec l’architecte Pierre Thibault, et le chef cuisinier bien connu Ricardo (Larrivée). Le parcours de vie du réputé triathlonien – qui a connu une enfance difficile – est digne d’un film, ou d’un roman. Il avoue que c’est le filet social du Québec qui l’a soutenu, notamment en lui permettant d’étudier. «Notre jeunesse, c’est la suite de nous», a-t-il rappelé à l’auditoire.

Le zénith

Lors de la période de questions, à la fin de l’activité de lancement, une élève demande: «Pourquoi notre école s’appelle le zénith?» Ce à quoi la directrice de l’établissement répond, en pointant vers le haut: «Parce que le zénith est le point où le soleil est le plus haut dans le ciel. Avec l’appui de toute la communauté, notre équipe-école veut vous permettre de réaliser votre plein potentiel». [NDLR: Le terme zénith vient d’une expression arabe signifiant «chemin au-dessus de la tête».]

Seule ombre au tableau, qui n’a pas été évoquée durant l’événement: le gouvernement du Québec a récemment annoncé qu’il coupe le financement du projet Lab-École, ce qui signifie qu’il n’y aura pas d’autres écoles comme celle du Zénith qui seront créées dans l’avenir. L’organisme fermera en juin 2025; d’ici là, la petite équipe basée à Québec travaillera à formuler des recommandations visant à ce que nos écoles vieillissantes puissent devenir de meilleurs milieux de vie pour ceux et celles qui nous succéderont.