«La justice australienne est différente de celle du Canada»_Me Jean-Pierre Rancourt
JUSTICE. Dans l’histoire de l’arrestation des trois Québécois en Australie, l’avocat criminaliste, Jean-Pierre Rancourt, affirme qu’il existe certaines différences entre les systèmes judiciaires de l’Australie et du Canada. Résultat, le processus judiciaire pourrait être long et ardu, ajoute-t-il.
Selon Me Rancourt, la suite des choses n’est pas évidente. «Les procureurs de l’Australie devront faire la preuve de la possession. Ça comprend deux choses, soit la connaissance et le contrôle», note l’avocat.
Jean-Pierre Rancourt est d’avis que la preuve présentée devant le tribunal de Sydney pourrait faire une différence. «On sait qu’ils sont détenus et qu’il n’y a pas de cautionnement. On est dans un pays étranger. Pourront-ils être remis en liberté? Combien ça peut coûter être remis en liberté? Ce sont des questions qui seront posées. Après ça, il devra y avoir la communication de la preuve. L’avocat qui représentera ces gens-là devra avoir toute la preuve», lance Me Rancourt.
Un avocat canadien pourrait être attitré au dossier. Ce dernier aura un mandat très clair selon l’avocat criminaliste québécois.
«Il devra faire le lien entre l’avocat australien, les familles des accusés et les accusés eux-mêmes. Les jeunes filles ne connaissent pas le système judiciaire là-bas. Il y aura donc un intérêt d’avoir un avocat du Canada qui travaille à l’étranger et celui-ci devra s’assurer que l’avocat de l’Australie exécute le travail espéré», note Me Rancourt.
Au niveau de la sentence, Jean-Pierre Rancourt explique qu’il y a des similitudes entre le Canada et l’Australie. «Le kilo de cocaïne est de trois à quatre fois plus cher qu’ici. Est-ce que les sentences sont trois à quatre fois plus sévères? Je ne sais pas», mentionne l’avocat.
Selon les informations du criminaliste, les prévenus seraient représentés par l’aide juridique australienne.
Affaires mondiales Canada réagit
Contacté par Granby Express, le ministère des Affaires mondiales du Canada indique que le consulat du Canada à Sydney offre des services consulaires aux trois citoyens canadiens actuellement détenus en Australie. «Les agents consulaires restent en contact avec les autorités locales afin de recueillir d’autres renseignements. L’extradition n’est pas pertinente puisque l’individu est en Australie», indique par courriel le porte-parole des Affaires mondiales du Canada, Austin Jean.
Le ministère ajoute qu’afin de protéger la vie privée des personnes concernées, il ne peut divulguer de plus amples renseignements sur ces cas.