Plusieurs espèces animales rares habitent en Haute-Yamaska
BIODIVERSITÉ. La région sud n’a pas d’égale au Québec en termes de biodiversité. C’est d’ailleurs dans ce coin de la province que l’on dénombre le plus d’espèces animales et végétales.
«Certaines espèces atteignent chez nous la limite nord de leur aire de distribution et se retrouvent par conséquent dans une situation précaire. Plusieurs d’entre elles se raréfient au fil des ans en raison d’une perte d’habitats attribuable à la déforestation et à la dégradation des plans d’eau. Le peuplement et les activités humaines ne sont pas sans conséquence pour le règne animal et végétal», indique Alain Mochon, responsable de la conservation et de l’éducation au Parc national de la Yamaska.
Ce dernier laisse entendre plusieurs populations animales de Brome-Missisquoi et de la Haute-Yamaska se tirent assez bien d’affaire malgré tout en raison de l’importance du couvert végétal.
«Notre région compte encore des boisés en quantité intéressante. Et comme ces boisés sont souvent reliés les uns aux autres, les espèces peuvent se déplacer sur un territoire relativement vaste. Cela favorise leur vitalité», explique celui qui assume également la présidence de la Fondation pour la sauvegarde des écosystèmes du territoire de la Haute-Yamaska (SÉTHY).
Espèces rares
Selon M. Mochon, la Haute-Yamaska ne compte pas d’espèces menacées exclusives, mais on y dénombre plusieurs espèces rares.
On signale notamment la présence de la tortue des bois, l’une des douze espèces vulnérables de la Montérégie, entre le réservoir Choinière et le lac Boivin. Le petit blongios, un échassier qui vit dans les marais humides de la Haute-Yamaska, a le même statut.
La région abrite également des espèces rares susceptibles d’être prochainement désignées menacées ou vulnérables. La salamandre pourpre, la salamandre sombre du Nord et la grenouille des marais font toutes trois partie de ce classement.
«Au mont Yamaska, on retrouve trois nichées de buses à épaulettes, un oiseau de proie qui vit dans les vieilles forêts et niche à la cime des gros érables. Même si la population de buses à épaulettes n’est pas très abondante, elle est relativement stable. C’est pour cette raison qu’elle a été retirée de la liste des espèces en péril», explique M. Mochon.
Araignées et libellules
Le Parc national de la Yamaska a dressé l’inventaire des libellules habitant sur son territoire entre 2002 et 2005. L’exercice a notamment permis de confirmer la présence de la courtisane d’Amérique.
«La courtisane n’avait pas été répertoriée dans notre province depuis 1908. On la trouve seulement dans trois endroits au Québec: à Bromont, en Haute-Yamaska et dans le bassin de la rivière Châteauguay», précise M. Mochon.
Selon un inventaire réalisé en 2006-2007 par un groupe de spécialistes, le tiers des espèces d’araignées répertoriées au Québec (238 sur 700) serait par ailleurs présent au Parc national de la Yamaska.
«Notre parc abrite notamment cinq espèces d’araignées encore jamais répertoriées au Québec. Trois d’entre elle sont totalement inconnues de la science et ne possédaient même pas de nom quand on les a découvertes. Tout cela pour dire qu’on a contribué à augmenter la biodiversité mondiale», révèle M. Mochon.
Ce dernier prend soin de rappeler que les insectes sont un maillon important de la chaîne alimentaire. On en dénombrerait jusqu’à 30 000 espèces au Québec seulement.
«L’univers des insectes est encore relativement peu connu et on n’a pas beaucoup de données sur leur importance en termes de population. C’est pour cette raison que l’on n’en retrouve aucune sur la liste des espèces menacées ou vulnérables», poursuit M. Mochon.