Une étude révélatrice sur la COVID-19 et ses impacts sur les femmes de la Haute-Yamaska
BIEN-ÊTRE. Un sondage en ligne réalisé par une candidate au doctorat de l‘Université d’Ottawa a permis de mieux cerner les impacts de la COVID-19 sur les femmes de Brome-Missisquoi et de la Haute-Yamaska.
Cette recherche, menée d’avril à juin 2022 auprès de 177 femmes et de 30 travailleuses à l’emploi des organismes dédiés à la promotion et à la défense des femmes, nous apprend notamment que la pandémie a eu de grandes répercussions sur le bien-être psychologique, émotionnel, économique, familial, relationnel et social de nos concitoyennes.
L’étude en question démontre notamment que le confinement et la réduction des contacts avec l’entourage a pesé lourd sur la vie quotidienne des femmes de notre région et a été source de stress pour plusieurs d’entre elles.
L’annulation des activités sociales, culturelles ou sportives a par ailleurs eu un impact négatif sur la santé physique et mentale des femmes.
Les mesures sanitaires (couvre-feu, port du masque, distanciation physique de deux mètres) ont également affecté la moitié des répondantes, mais dans une moindre mesure.
Anxiété et dépression
Plus du tiers des femmes ayant connu une perte de revenus lors de la pandémie ont ressenti une grande anxiété. Plus de la moitié des répondantes ayant vécu de la violence conjugale au cours de la dernière année rapportent également des symptômes dépressifs.
L’étude commandée par la Coalition des groupes de femmes de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi démontre cependant que les personnes s’étant prévalues des services de soutien offerts par le CALACS des Rivières, les trois centres de femmes et les deux maisons d’hébergement pour victimes de violence conjugale de notre région ont été moins nombreuses à présenter des signes de dépression.
Les tâches ménagères (ménage, commande d’épicerie, préparation des repas, prise de rendez-vous médicaux) en contexte de pandémie ne semblent pas avoir eu un impact démesuré sur l’augmentation de la charge mentale des répondantes, même si les femmes assument plus souvent qu’autrement la quasi-totalité de ces responsabilités familiales. «Il est possible de croire que le télétravail ou l’arrêt des activités quotidiennes a permis à certaines femmes d’avoir moins de tâches à assumer», avance Catherine Rousseau, responsable de la réalisation de l’étude.
Violence conjugale
Pas moins de 14 % des femmes consultées au moyen du sondage en ligne disent avoir vécu une manifestation de violence conjugale au cours de la dernière année.
L’étude révèle par ailleurs que 10 % des répondantes rapportent avoir été insultées, méprisées ou humiliées par leur partenaire intime durant cette même période. Certaines d’entre elles (9,6 %) disent avoir éprouvé de la crainte en présence de leur conjoint alors que d’autres (7,3 %) affirment que leur partenaire a limité leurs sorties, leurs contacts avec d’autres personnes ou leurs prises de décision.
La fermeture temporaire de certains services d’aide et la présence continuelle du conjoint à la maison ont notamment joué en défaveur des femmes désirant aller chercher du soutien auprès d’un organisme ou d’un membre de leur entourage.