Un retour en classe sous le signe de l’inconnu
ÉDUCATION. La présidente du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY), Sophie Veilleux, estime que le retour à l’école des élèves du primaire est intimement lié à la reprise des activités économiques.
«Les enfants du primaire ne peuvent pas rester seuls à la maison pendant que les parents retournent au travail», explique-t-elle.
Mme Veilleux est d’avis que le respect des mesures de sécurité représente tout un défi dans un contexte de pandémie, en particulier avec une clientèle du primaire.
«Ça va prendre des consignes très claires aux élèves, aux parents, aux professeurs et aux directions d’écoles. Il faudra également prévoir assez de ressources pour le nettoyage des bâtiments scolaires», indique-t-elle.
La représentante syndicale se dit confiante de pouvoir regrouper quinze élèves, en toute sécurité, dans une classe aux dimensions régulières. Qu’en est-il cependant avec les contacts entre élèves lors de leurs déplacements dans les corridors, les escaliers ou les aires communes? Du matériel de protection sera-t-il fourni par l’école?
Pour Mme Veilleux, le lavage des mains va forcément enlever du temps pour l’enseignement et créer des attroupements dans les salles de bain, plusieurs classes étant dépourvues d’évier.
La présidente du SEHY ajoute que de nombreuses questions restent toujours sans réponse, à moins de deux semaines du retour en classe, quant aux attentes du ministère de l’Éducation en matière d’apprentissage.
«Est-il vraiment possible pour les élèves d’acquérir de nouvelles connaissances en quelques semaines après avoir été absents des bancs d’école pendant plus d’un mois? Devrait-on plutôt mettre l’accent sur la consolidation des acquis», se demande-t-elle. «Il ne faudrait pas ajouter une anxiété de performance à l’anxiété associée à la propagation de la pandémie.»
Selon Mme Veilleux, il y a encore beaucoup d’inconnus concernant le suivi par les enseignants des élèves qui choisiront de terminer l’année scolaire à la maison. Elle se demande notamment si les résultats des enfants étudiant à domicile vont devoir «égaler» ceux des enfants en classe.
«On a de la difficulté à avoir des directives claires. Le Ministère aurait eu avantage à attendre les recommandations de la Fédération des enseignants avant d’agir. Ces recommandations doivent être déposées lors de la première semaine de mai», poursuit-elle.