Le projet d’école alternative toujours bien vivant à Granby

ÉDUCATION. Deux ans après leurs première démarches, les instigateurs du projet d’école publique alternative à Granby ont toujours bon espoir de pouvoir offrir un milieu d’apprentissage différent aux élèves de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs et ce, dans un avenir rapproché.

Selon les principaux intéressés, le projet bénéficierait de l’appui de quelque 500 parents qui se disent disposés à envoyer leurs enfants dans un établissement scolaire alternatif. On doit cependant dénicher des locaux pour la réalisation du projet et c’est là que les choses se compliquent.

Après avoir dit non à la construction d’une nouvelle bâtisse pour héberger l’école alternative, la Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC) a fourni aux instigateurs du projet une liste d’établissements disposant de locaux vacants pouvant convenir à la réalisation du projet.

À la suggestion des autorités scolaires, les instigateurs du projet ont rencontré les membres du conseil d’établissement d’une école primaire de Granby en décembre dernier et d’une autre école en février dans l’espoir qu’ils acceptent l’implantation de classes alternatives à l’intérieur des murs de leur établissement.

«Nous avons appris récemment que plusieurs des écoles que nous avions ciblées s’attendent à une hausse de leur population à compter de 2019-2010 et n’auront peut-être pas l’espace nécessaire pour accueillir des classes alternatives. La directrice de l’école Sainte-Famille nous informe que la clientèle de son établissement augmentera de façon substantielle à la suite de la révision des secteurs scolaires. Le président du conseil d’établissement de Joseph-Poitevin se demande lui aussi comment il pourrait donner suite à notre demande tout en intégrant les 50 nouveaux élèves qui doivent venir étudier dans cette école. On peut s’attendre à un questionnement similaire chez les membres des autres conseils d’établissement», indique Evelyne Lebeau, porte-parole du groupe.

Une rencontre avec les responsables d’une troisième école était prévue pour la mi-mars.

La CSVDC se dit consciente de la détermination et des efforts déployés par les porteurs du projet d’école alternative, mais affirme que le dernier mot appartient aux membres du conseil d’établissement de chacune des écoles.

Les instigateurs du projet n’ont visiblement pas la même perception des choses.

«Selon nos recherches, c’est le rôle de la Commission scolaire de choisir la vocation des écoles», indique Mme Lebeau.

Cette dernière profite de l’occasion pour inviter les commissaires à inclure le projet d’école publique alternative dans leur plan de révision des secteurs scolaires.

Étapes de réalisation

Les instigateurs du projet ont tenu deux soirées d’information à l’intention du grand public, à l’automne 2016 et au printemps 2017. On projette d’autres rencontres du même type dans un avenir rapproché.

«Le film de Jacynthe René, <I>>Grandir heureux<I>, sorti en avril dernier, a donné une belle visibilité aux écoles alternatives et nous entendons tabler sur cet engouement», précise Mme Lebeau.

Le comité espère pouvoir offrir des cours de maternelle, de première et de deuxième année à l’intention des jeunes de 5, 6, 7 et 8 ans dès la mise en place de l’école alternative. Les autres niveaux de scolarité viendraient s’ajouter au fur et à mesure que les élèves auraient complété leurs premières années du primaire.

«Les jeunes doivent entreprendre leur parcours au sein de l’école alternative dès leur tout jeune âge, à défaut de quoi ils auront pris l’habitude d’être encadrés et peineront à s’adapter au mode de fonctionnement de l’établissement», ajoute Mme Lebeau.

L’école alternative imaginée par les six membres fondateurs aurait recours aux services de profs déjà en place ayant de l’intérêt pour ce mode d’éducation basé sur l’apprentissage par projets.

La collaboration des parents et des enfants plus âgés serait également encouragée, de manière à renforcer le sentiment d’appartenance des élèves à l’endroit de leur école.

«De façon générale, il y a moins de décrochage chez les élèves des écoles alternatives et chez les jeunes ayant déjà fréquenté ce type d’établissement», signale Mme Lebrun Demers.

 

LES ÉCOLES ALTERNATIVES AU QUÉBEC

. Deux premières écoles «nouvelles» en 1955 et 1969

. 1974: une première école alternative voit le jour au Québec

. 31 écoles alternatives publiques de niveau primaire

. 3 écoles alternatives publiques de niveau secondaire

. 1 école alternative publique primaire-secondaire

. Présentes dans 16 commissions scolaires