Granby veut rapidement s’adapter aux changements climatiques
ENVIRONNEMENT. Alors que les initiatives et les projets environnementaux se multiplient à la Ville de Granby, le GranbyExpress s’est entretenu avec Catherine Baudin, conseillère municipale responsable du développement durable, à la suite de sa participation aux Assises 2023 de l’UMQ et pour faire le point sur quelques dossiers environnementaux.
Cette année, les Assises de l’Union des municipalités du Québec, qui avaient pour thématique les changements climatiques, se sont déroulées au début du mois à Gatineau, alors en proie à d’importantes inondations. Les différents spécialistes et élus municipaux ont notamment discuté de l’importance des municipalités dans ce dossier ainsi que de la nécessité de bénéficier de plus de financement des paliers supérieurs pour mieux s’adapter. «Les municipalités sont au premier plan dans la lutte aux changements climatiques, et il faut absolument s’adapter à cette réalité. Le changement climatique, ce n’est pas dans 10-20 ans, c’est maintenant », a mentionné Mme Baudin. «Tous ces évènements extrêmes se produisent de plus en plus souvent et de manière plus intense, dont le besoin de s’adapter rapidement ».
Alors qu’à Granby, le risque des inondations est plutôt faible étant donné la présence de deux barrages (Choinière et des Abénaquis), les changements climatiques amèneront d’autres défis d’envergure comme l’augmentation de la chaleur ou encore la tombée de fortes pluies. «À Granby, d’après les chiffres d’Ouranos, on s’enligne vers une augmentation des températures de cinq degrés (…). Quant aux fortes pluies, -celles-ci jouent sur notre réseau d’égout, surtout à quelques endroits en ville. Ça surcharge les réseaux unitaires et les besoins de traitement à la Station d’épuration des eaux usées», a fait savoir la conseillère.
Plusieurs solutions sont envisagées par les spécialistes de la Ville pour diminuer les risques liés à ces changements climatiques, notamment la multiplication d’espaces verts pour créer des ilots de fraicheur et des travaux de réaménagement de conduites d’eau pour augmenter la capacité de celles-ci.
Des plans et des solutions
Tandis qu’à Granby, les citoyens émettent chacun environ 6 tonnes de CO2, en ville, ce sont plutôt les transports et les bâtiments qui font figure de gros pollueurs. Un enjeu important à tenir en compte pour Catherine Baudin, qui s’attèle avec ses collègues, entre autres, à la finalisation d’un nouveau Plan de réduction des émissions de GES.
Toujours dans cet esprit de réduction des gaz à effet de serre, la Ville se penche également sur un -Plan de mobilité actif pour optimiser son territoire. «On essaie de mettre à disposition des citoyens des pistes multifonctionnelles d’une façon à ce que le territoire de la ville soit bien desservi et que ce soit plus facile de prendre le vélo pour certains déplacements, par exemple», a précisé la conseillère responsable des dossiers environnementaux.
Les spécialistes de la -Ville étudient plusieurs solutions pour un réarrangement plus vert de son territoire : synchronisation des lumières de circulation, réaménagement des intersections, instauration de sens uniques, plusieurs solutions sont envisagées. «Granby, c’est la ville de l’auto, ç’a été construit et développer pour les déplacements en voiture, mais avec ce Plan, on souhaite aider la population à opter davantage pour la mobilité active», a fait savoir Catherine -Baudin.
Le Plan de la mobilité active sera épaulé plus tard par un -Plan de densification qui viendra limiter l’étalement urbain. Ce plan se penchera notamment sur le cas des places de stationnements qui sont légion en -Ville et qui favorisent l’apparition des ilots de chaleurs.
Parmi les règlementations écologiques instaurées en ville, la conseillère municipale s’accroche également à la politique de l’arbre. Avec cette politique, Mme Baudin espère diminuer les impacts du réchauffement climatique en augmentant l’indice de la canopée (couvert végétal) de 35 % à 40 % au cours des prochaines années, avec notamment l’instauration d’un Plan de conservation des milieux naturels. «Si on perd des biens et services écologiques fournis par la nature gratuitement, il faut remplacer ces services par d’autres qui redonneront la pareille, d’où notre volonté de créer plus d’îlots de fraicheur et de faciliter l’installation des toits verts ou encore des murs végétalisés».
Prise de conscience collective
Une chose est sûre, la Ville de Granby est loin d’être la seule à s’occuper du sort écologique de la municipalité, comme en témoigne la prolification d’initiatives et de projets environnementaux qui découlent directement de la population. «Toutes ces initiatives nous permettent d’alimenter les réflexions. On travaille les dossiers avec une vision, mais les citoyens peuvent apporter des compléments et des nouveaux aspects à des problématiques », a fait savoir Catherine Baudin.
«Ce sont des partenaires qui nourrissent des réflexions et qui apportent des commentaires pertinents. Et nous, ça nous permet de changer nos manières de faire pour améliorer la situation. Il y a tellement d’aspects à prendre en compte avec les changements climatiques, que si on est tout seul, on n’y arrivera pas. Cet apport est essentiel», a-t-elle conclu.