Un documentaire à CBC sur l’«affaire Bill Cosby», mais d’abord sur les victimes
TORONTO — Un nouveau documentaire sur l’«affaire Bill Cosby» aux États-Unis se concentre sur certaines des femmes qui ont formulé des allégations contre le populaire comédien – et sur ce qu’il leur faut pour guérir d’un traumatisme durable.
Le film, qui sera diffusé en première dimanche soir sur les ondes de la CBC, se concentre sur le récit d’Andrea Constand, réunie pour la première fois en personne avec quatre autres femmes qui soutiennent avoir été agressées sexuellement par Cosby. Le comédien a toujours clamé son innocence.
Ces cinq femmes se sont réunies dans le cadre d’une «retraite» dirigée par le médecin Gabor Maté. Elles ont discuté de leurs allégations spécifiques contre Cosby et des effets plus larges d’un traumatisme sur la personne.
«Je pense que l’une des choses les plus importantes pour guérir un traumatisme est de reconnaître que vous n’êtes pas seule», explique la réalisatrice du documentaire, la Torontoise Karen Wookey. En partageant l’histoire d’Andrea Constand, elle a voulu envoyer ce message à d’autres victimes.
Le documentaire reprend le terrain couvert par Mme Constand dans ses mémoires en 2021, «The Moment», de son enfance à sa carrière naissante au basket-ball jusqu’à sa relation avec Cosby, qui s’était liée d’amitié avec elle lorsqu’elle était administratrice sportive à l’Université Temple.
Elle relate en détail la nuit de janvier 2004 où elle a déclaré que Cosby l’avait droguée puis agressée sexuellement dans sa maison de Philadelphie.
Le documentaire poursuit en retraçant ses batailles juridiques contre Cosby, en commençant par son procès civil de 2005 puis le procès criminel de 2017, où le jury n’a pu s’entendre sur un verdict.
Le nouveau procès de 2018, qui a envoyé Cosby en prison pendant près de trois ans, est également détaillé dans le film, ainsi que l’appel qui a finalement annulé cette condamnation.
L’avocate de Cosby, Jennifer Bonjean, a refusé de commenter le documentaire, mais elle a déclaré dans un courriel que le film «semble commencer par une fausse prémisse, à savoir que M. Cosby a été reconnu coupable».
«Savoir se pardonner»
Le documentaire souligne que l’une des choses qui distinguent les procédures de 2018 de celles de 2017, c’est que lors du plus récent procès, plusieurs femmes ont témoigné de leurs allégations d’agression sexuelle.
Bien que la rencontre des cinq femmes ait été organisée pour le film, Mme Constand a déclaré qu’une véritable guérison s’était produite cette fin de semaine là. «Nous étions vraiment là pour faire le travail, il ne s’agissait en aucun cas de jouer pour la caméra.»
Les femmes ont discuté de leurs interactions avec Cosby et de la manière dont son agression présumée les avait affectées.
«Lorsque vous êtes blessée, vous passez en mode survie, et tout devient une question de survie à ce moment-là», déclare dans le film l’une des cinq femmes, Renita Chaney Hill.
Membre de la distribution de «Picture Pages», une émission éducative animée par Cosby dans les années 1970 et 1980, Mme Chaney Hill a allégué que le comédien l’avait droguée et agressée sexuellement pendant plusieurs années.
«D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu peur des thérapies, explique-t-elle dans le film. Et ce week-end a été une transformation pour moi: il m’a donné la permission de me pardonner».
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«The Case Against Cosby» sera présenté le dimanche 8 janvier, à 20 h, sur les ondes de CBC, et sera également disponible en rattrapage sur la plateforme «CBC Gem».