Les sports d’hiver ont encore la cote

SPORTS D’HIVER. Alors que les deux années de pandémie ont poussé plusieurs Québécois à sortir et à profiter des joies de l’hiver, cette tendance tend à vouloir se poursuivre comme le démontre l’industrie des produits de sport d’hiver, qui, elle, semble se porter très bien.

Chez Sports aux Puces VéloGare, on note très bien cette tendance qui se poursuit, comme le montre la popularité des produits et équipements liés au ski et à ses différentes déclinaisons. Une tendance qui s’est instaurée depuis deux ans et qui ne semble pas s’épuiser. « C’est une continuation des dernières années en termes de demande. C’est surprenant quand même, parce qu’on dirait que les gens veulent continuer à bouger et à s’équiper pour des sports qui sont de plus en plus populaires », mentionne Talkena Wasungu, copropriétaire du commerce. « C’est surprenant parce qu’on entend souvent de mauvaises nouvelles économiques et les gens qui demeurent pessimistes par rapport à ça. Mais, en général, les gens veulent encore se tenir en forme et ça reste une priorité dans leur budget d’avoir de l’équipement convenable, ce qui est une bonne nouvelle pour nous », précise-t-il.

En plus de la forte popularité du ski de randonnée, le commerçant note également un retour en puissance du ski alpin, sport qui était un peu délaissé les deux dernières années à cause de la pandémie et des différentes mesures sanitaires instaurées au sein des stations. Phénomène également observé chez Momo Sport. « C’est sûr qu’on remarque un retour en force du ski alpin, notamment avec la suppression des mesures covid. On verra beaucoup de skieurs revenir sur les pistes, mais en même temps le contexte économique en dissuade certains d’y retourner vu que c’est un sport assez dispendieux », indique Michel Poisson, fondateur de Momo Sports Granby et Sherbrooke.

Du côté du Sports Experts, les ventes de produits spécialisés dépendent bien souvent de la météo et du contexte, précise Serge Tremblay, propriétaire des Sports Experts de Granby et de Bromont. « Les produits des Canadiens sont toujours populaires. Il y a aussi eu un engouement pour le soccer à cause de la Coupe du monde, on a donc vendu beaucoup de ballons de soccer, mais aussi de volley, de basket, etc., vu la saison qu’on a eue », souligne M. Tremblay en affirmant avoir connu une saison record en ce qui est de la vente de ballons.

Un climat pas évident

Si l’industrie des produits de sport d’hiver semble bien se porter, il ne s’agit pas d’une généralité dans la mesure où le climat actuel rend certaines opérations plus difficiles et complique notamment l’approvisionnement pour certains produits. Du côté du Momo Sports, c’est le conflit en Ukraine qui affecte les opérations. « La covid avait déjà causé plusieurs pénuries de produits de sport, il y a certaines pièces qui demeurent dures à avoir, mais présentement, c’est la guerre en Ukraine qui nous cause des problèmes. Il y a plusieurs produits, comme les chaussons de ski alpin et de ski de fond qui sont faits dans des usines ukrainiennes, et vu le contexte, ça nous cause un gros délai et des problèmes d’approvisionnement », mentionne M. Poisson.

Le même problème d’approvisionnement est constaté chez Sports Experts. Serge Tremblay nous explique que la pénurie de main-d’œuvre n’arrange pas le problème. « Le réapprovisionnement des produits est plus difficile ces derniers temps. On dirait qu’il y a des compagnies qui se débrouillent vraiment bien, mais il y en a d’autres où c’est un peu plus difficile. Ce qu’on a décidé de faire, c’est de ne pas refuser les produits qui arrivent en retard, pour être sûrs d’en avoir pour l’année prochaine », souligne Serge Tremblay du Sports Experts.

Alors que bien des produits semblent connaitre une hausse importante des prix, cette année, l’industrie des sports d’hiver semble être épargnée, s’entend à dire nos différents intervenants. Un répit probablement dû au prix du conteneur qui, lui, a baissé. « Ça fait trois ans qu’on vit l’inflation, on est rendu un peu habitué de notre bord. Mais ce qui est bien en étant un commerçant sur le terrain, c’est qu’on a le pouls direct de ce qui se passe, versus les indicateurs économiques qui peuvent être en retard de quelques mois. Les augmentations de prix, c’est fini depuis un bout. Il y en a eu à cause du coût de la livraison et des conteneurs, mais c’est terminé, les prix sont stables depuis un an », explique M. Wasungu, du Sports aux Puces VéloGare.