Les stratagèmes de fraude se multiplient 

CONSEILS. À l’instar des autres périodes de l’année, le temps des Fêtes est propice aux tentatives de fraude. Afin de ne pas gâcher cette période de réjouissance, il est possible de déjouer les manoeuvres des fraudeurs en prenant quelques précautions et en étant soucieux des détails. 
 

Les tentatives de fraude peuvent arriver de toutes parts: par texto, par courriel, par courrier, sur internet et par téléphone. « On remarque une multiplication des stratagèmes. Durant le temps des Fêtes, toutes les occasions sont bonnes pour les fraudeurs. Mais ils sont actifs toute l’année », résume Valérie Parente, conseillère en prévention de la fraude chez Desjardins.

L’hameçonnage est l’un des stratagèmes les plus courants au Canada. « Personne n’est à l’abri. Ça ne prend que quelques clics et on peut se faire usurper notre identité », indique Mme Parente.

Son fonctionnement est bien simple: les fraudeurs vont envoyer des messages en grande quantité qui ciblent des personnes au hasard. « Ils se font passer pour des entreprises ou des institutions en copiant l’identité visuelle et graphique. Et ils vont espérer que monsieur et madame Tout-le-Monde tombent dans le piège et mordre à l’hameçon », explique Valérie Parente.

Indices

Puisque les stratagèmes d’hameçonnage sont multiples, il est impossible de tous les connaître. Il est toutefois possible de s’en prémunir en vérifiant notamment la qualité du logo, la provenance du message et en s’assurant que l’adresse de l’expéditeur est connue et légitime. « Il faut porter attention aux détails. Il peut n’y avoir qu’une seule lettre changée dans l’adresse », rappelle Mme Parente.

Même si les fraudeurs misent sur le sentiment d’urgence pour forcer les gens à commettre des erreurs, il faut prendre le temps et se questionner si c’est dans les pratiques de l’organisation de transmettre le genre de message reçu. 

« Dans l’hameçonnage et dans les autres stratagèmes, on est très rarement celui ou celle qui va initier l’appel ou le message. C’est un des indices qui doit faire lever le drapeau rouge. Si on n’a pas initié la démarche, on se met en mode vérification pour être sûr de la légitimité », enchaîne la spécialiste.

Lors d’un appel téléphonique, elle conseille aussi de poser des questions à son interlocuteur. « Et dans tous les cas, au moindre doute, on raccroche et on rappelle le numéro officiel », dit-elle. 

Magasinage en ligne

Lorsqu’on magasine sur le Web, il faut aussi prendre des précautions. Il faut valider que l’on se trouve sur un site légitime avant de conclure une transaction. Il faut aussi se méfier de toutes offres qui semblent trop belles pour être vraies. 

Des recherches sur le vendeur peuvent être faites pour valider sa légitimité. Il est déconseillé de transmettre de l’argent avant d’avoir vu ou pris possession du bien. Et il faut éviter de transmettre nos informations personnelles. « Il faut se demander si les informations qu’on nous demande ont un lien avec la transaction », indique Mme Parente. 

Enfin, si l’on souhaite effectuer un don, il faut vérifier auprès de l’Agence du revenu du Canada si l’organisme de bienfaisance est dûment enregistré. Le mode de paiement demandé peut aussi être un indice d’une tentative de fraude.

« Les organismes qui sont enregistrés n’acceptent pas la cryptomonnaie, des cartes-cadeaux ou des cartes prépayées », note Valérie Parente.

Si malheureusement vous êtes victimes d’une fraude, il faut communiquer avec le Centre antifraude du Canada pour être accompagné. Selon la nature de la fraude, il peut être conseillé de contacter son institution financière, Equifax, TransUnion et/ou l’Autorité des marchés financiers. Il est aussi possible de visiter le site Web de la Clinique de Cyber-Criminologie, affiliée à la Chaire de recherche en prévention de la cybercriminalité de l’Université de Montréal.