La Haute-Yamaska protège ses zones humides
ENVIRONNEMENT. La MRC de La Haute-Yamaska n’aura pas attendu les résultats de la COP15 qui se déroule présentement à Montréal pour annoncer son propre Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH), qui vise à protéger, entre autres, ces zones importantes pour la biodiversité.
Pour que ce plan entre en vigueur, il ne manque que l’approbation finale du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec. Une étape importante, mais qui devrait se dérouler sans accro d’après Élisabeth Groulx-Tellier, cheffe de projet — protection des milieux naturels à la MRC et Simon Lajeunesse, directeur du Service de planification du territoire. « Selon nous, chacun des ministères va nous donner ses grilles d’analyses, mais on a l’impression qu’on respecte tous les objectifs communs », a indiqué M. Lajeunesse.
Néanmoins, il est déjà interdit de s’adonner à quelconque activité de terrassement (remblai et déblai) dans les milieux humides du territoire de la Haute-Yamaska. En effet, les mesures de contrôle intérimaires adoptées en même moment ont gelé toute intervention et tout développement dans ces milieux fragiles en attendant l’adoption du cadre règlementaire complet.
Le PRMMH, en plus d’être un plan de sauvegarde, vient répondre aux principaux enjeux environnementaux connus sur le territoire de la MRC soit l’intégrité des milieux humides et riverains, la qualité ainsi que la quantité d’eau ainsi que la sécurité reliée à l’évolution des cours d’eau. « Ce plan est un outil de planification, les MRC sont très bien placées pour la conservation des milieux humides et hydriques, parce que l’on connait bien notre territoire. Un des objectifs de ce plan-là est de viser zéro perte nette, ça veut dire qu’il peut y avoir de la destruction, mais il doit absolument y avoir de la création par après. Avec ce plan, on s’en va davantage avec la conservation des acquis que nous avons déjà », a mentionné Mme Groulx-Tellier.
En général, la MRC va tenter de préserver 99,4 % des milieux humides et hydriques de son territoire pour assurer le maintien des fonctions écologiques que ces milieux d’importance assurent ou pourraient assurer.
Ce que prévoit le plan
Parmi les mesures phares de ce plan, les spécialistes recommandent notamment l’adoption d’un statut légal de conservation pour les quatre grandes tourbières du territoire, Saint-Joachim-de-Shefford (ruisseau Castagne), Mawcook, Saint-Charles et rang de l’Égypte. Il est également prévu que les autorités concernées adoptent des dispositions réglementaires pour interdire les travaux de remblai ou déblai dans tous les milieux humides d’intérêt. Les sites humides et hydriques de grande valeur écologique et qui sont présentement en danger de disparition vont, quant à eux, être restaurés ou améliorés en priorité.
Finalement, la MRC prévoit, entre autres, l’installation de bandes de protection autour des milieux humides pour en préserver l’intégrité écologique et souhaite favoriser la création de corridors riverains boisés le long des grandes rivières qui sillonnent le territoire, soit la Yamaska Nord, la Mawcook et la Noire.
Ce plan a été réalisé à la suite des demandes du ministère de l’Environnement qui incombe à toutes les MRC de se doter d’un tel plan de protection pour ces milieux sensibles. « Le PRMHH découle d’une consultation auprès de multiples partenaires régionaux, qui ont pu s’exprimer et faire valoir leurs points de vue. Ce fut un bel exercice de participation citoyenne duquel résulte un plan concerté entre différents acteurs de La Haute-Yamaska. C’est un plan qui est cohérent avec notre vision de l’environnement: nous entendons protéger nos milieux humides et hydriques afin qu’ils continuent de nous rendre de nombreux services écologiques pour les années à venir », a déclaré Paul Sarrazin, préfet de la MRC de La Haute-Yamaska.
Les milieux humides, majoritairement des marécages et des tourbières, couvrent environ 6,6 % de la superficie totale de la MRC. Les milieux hydriques représentent 1 050 km de cours d’eau et couvrent 1,6 % du territoire.