Les jardins intelligents font des petits
ENVIRONNEMENT. Le contrôle des eaux pluviales est l’affaire de tous. C’est ce que souhaite démontrer Action lac Waterloo qui aménage des jardins intelligents afin de réguler les charges de phosphore qui se rendent au lac depuis près de deux ans. Une nouvelle pratique écologique qui sera bientôt exportée vers les municipalités de Granby, de Cowansville et du Canton de Shefford qui invitent leurs citoyens à aménager un jardin de pluie à leur tour sur leur terrain.
Avec les changements climatiques, les pluies diluviennes sont de plus en plus fréquentent au point où les réseaux d’aqueduc des villes et des municipalités peinent à gérer ces importants surplus d’eau. À Waterloo, la gestion des fortes pluies et de la fonte des neiges passe désormais par la mise en place de jardins intelligents qui permettent de contenir et relâcher progressivement les eaux de ruissellement grâce aux végétaux et aux plantes indigènes. Depuis 2020, pas moins d’une quinzaine de jardins ont été conçus par les Waterlois. Une dizaine d’autres aménagements du même type sont déjà prévus en 2022, a fait savoir l’Organisme de bassin versant de la Yamaska (OBVY).
Voilà maintenant que Granby, Cowansville et le Canton de Shefford s’intéressent aux jardins de pluie. Et comme à Waterloo, les trois municipalités offriront cette année des subventions à leurs citoyens séduits par l’idée de créer un jardin intelligent sur leur terrain. À Cowansville, une somme de 10 000 $ est prévue pour ce programme de subvention. Ce soutien financier se transposera par le remboursement des travaux pouvant aller jusqu’à 50 % des coûts d’aménagement d’un jardin (maximum de 1000 $).
« C’est par de simples actions comme l’aménagement d’un jardin de pluie sur notre terrain que nous arriverons collectivement à faire une différence. Les citoyens de Cowansville auront la possibilité de créer un jardin de pluie afin de réduire leur empreinte environnementale. Ce projet en développement durable est une action supplémentaire en lien avec notre règlement sur la gestion des eaux et ça permettra de réduire la surcharge de notre réseau d’égout et de prévenir la détérioration de nos plans d’eau », a mentionné la mairesse de Cowansville, Sylvie Beauregard.
À Granby, la Ville injecte quant à elle 60 000 $ pour les trois prochaines années (2022 à 2024) en plus compter sur la participation d’un technicien en environnement de l’OBVY. Une contribution de l’organisme évaluée à 10 000 $. À l’instar de Cowansville, Granby soutiendra aussi les propriétaires souhaitant élaborer un jardin de pluie en remettant 65 % de la facture des travaux et de l’achat des végétaux (montant maximal 1000 $). Dans le Canton de Shefford, la Municipalité offrira à ses citoyens un remboursement de 50 % des coûts d’aménagement d’un jardin de pluie jusqu’à un montant de 750 $.
«C’est un projet que je lorgnais déjà depuis quelque temps et je me suis dit que ça serait vraiment bien qu’on bouge à Granby. Je suis bien contente qu’on aille dans cette direction. Et c’est vrai, les jardins de pluie, ça n’a que des avantages. Ça réduit la quantité d’eau dans le réseau d’égout, ça diminue l’importance des surverses et on améliore la recharge de la nappe phréatique et la qualité des eaux de ruissellement», a pour sa part déclaré la conseillère municipale et responsable du développement durable à la Ville de Granby, Catherine Baudin.
En plus des trois municipalités, la maison des jeunes de Waterloo, l’Exit, participera également à ce projet en installant un jardin intelligent près de ses installations. L’organisme se servira aussi de sa serre pour cultiver des plants indigènes destinés à meubler ses aménagements. Outre les trois nouvelles municipalités, l’OBVY serait par ailleurs en discussions avec les localités de Bromont, de Farnham et de Lac-Brome afin d’y d’implanter le concept des jardins intelligents.