Budget Girard: les patrons auraient voulu de l’aide pour recruter des travailleurs
Les associations patronales sont restées sur leur appétit avec le budget Girard.
Le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn, s’attendait à des mesures pour aider les entreprises à faire face aux problèmes de recrutement de main-d’œuvre, qu’il s’agisse d’incitatifs pour retenir les travailleurs expérimentés dans les entreprises ou pour augmenter les seuils d’immigration.
«Il faut élargir le bassin de main-d’œuvre» a encore une fois plaidé M. Blackburn en entrevue.
Contrairement aux syndicats, il ne s’offusque pas du fait que Québec ait injecté autant d’argent dans le Fonds des générations dans le contexte économique actuel. «Le Fonds a démontré son utilité. Il contribue à nous donner une très bonne cote de crédit», fait-il valoir.
Pour ce qui est de l’augmentation du budget de la Santé de 6,3 %, le représentant du patronat ne croit pas qu’il aurait fallu en mettre davantage. «La pandémie a démontré que ce n’est pas une question de budget, mais d’organisation. Il faut revoir le fonctionnement du système de santé», a plaidé M. Blackburn.
Quant à la somme de 500$ offerte aux gens qui gagnent moins de 100 000 $, «ça va aider des citoyens à boucler leur budget», croit-il, mais «c’est temporaire».
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante se dit déçue du budget Girard. Elle aurait apprécié plus de mesures pour venir en aide aux petites et moyennes entreprises, particulièrement en matière de fiscalité et pour les soutenir dans leurs efforts de recrutement de travailleurs.
«Si l’on veut poursuivre la croissance économique à court, moyen et long termes, il est urgent de répondre aux enjeux des PME, ce que ce budget ne fait pas», a critiqué François Vincent, vice-président pour le Québec de la FCEI.
Le groupe Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) est déçu du manque de soutien envers ses membres, qui vivent des problèmes avec la chaîne d’approvisionnement, en plus des difficultés de recrutement de travailleurs et de l’inflation.
«Le nombre de postes vacants continue de progresser et a atteint un niveau record de 31 565 au quatrième trimestre de 2021 et les pertes économiques liées à la pénurie de main-d’œuvre se chiffrent à plus de 18 milliards $ au cours des deux dernières années. Cela démontre que les mesures en place ont peu d’impact sur les manufacturiers», a commenté la présidente-directrice générale des MEQ, Véronique Proulx.
Du côté des restaurateurs aussi, c’est la déception. Ceux-ci rappellent qu’ils ont été très durement touchés par les fermetures, puis les restrictions engendrées par la pandémie de la COVID-19.
L’Association Restauration Québec indique que depuis mars 2020, plus de 3 700 établissements ont fermé leurs portes en raison des nombreux mois de fermeture des salles à manger et d’autres problèmes.
«Devant un tel portrait, l’ARQ se serait attendue à des mesures permettant une relance réelle des entreprises présentes dans la plupart des communautés à travers toute la province», a-t-elle commenté par voie de communiqué.