Je me souviens…
Lorsque j’étais adolescent dans les années 70, j’étais un membre actif du Club Natural de Granby. Un groupe de jeunes de 15 à 20 ans qui se passionnait pour l’observation de la nature. À cette époque, le marais du lac Boivin était considéré comme une «swamp» inutile et les autorités municipales envisageaient de remblayer en partie les berges, à des fins de développement urbain. Les jeunes ont manifesté dans la rue, ils ont inventorié les oiseaux et la faune du marais et ils se sont même rendus à Québec pour obtenir des appuis du gouvernement provincial.
Finalement après moult efforts, ils ont réussi à prouver aux autorités municipales, par leur passion et détermination, qu’il était important de protéger ce milieu de vie et de biodiversité exceptionnel. La Ville de Granby est maintenant fière de posséder dans ses limites urbaines, un centre d’interprétation de la nature de renom. La population de Granby peut maintenant profiter du lieu pour se ressourcer et découvrir les beautés de la nature.
Nous sommes en 2021 et je suis maintenant retraité, donc il y a beaucoup d’eau qui a coulé dans la rivière Yamaska depuis mon adolescence. Je suis sidéré de voir que des citoyens doivent à nouveau mener le même combat, s’activer et convaincre les autorités municipales de l’importance de conserver les très rares forêts urbaines à Granby. On parle de changements climatiques et de l’importance de planter des arbres dans les milieux urbains pour contrer les îlots de chaleur.
Avons-nous les moyens collectivement de laisser la forêt centenaire du boisé Quévillon disparaître? Avons-nous appris de nos erreurs du passé?
Moi, je me souviens…
Normand Fleury, citoyen de Granby