Quand Kevin Nichols pige dans la cour des Incroyables
FOOTBALL. Bien qu’il soit loin des lignes de côté, l’entraîneur des Pionniers du Cégep de Rimouski, Kevin Nichols, ne se la coule pas douce. La recherche de recrues sur le point de faire le saut au football collégial monopolise son horaire du temps. Pour le natif de Granby et ex-porte-couleurs des Incroyables de J.-H.-Leclerc, le moment était bien choisi pour aller cogner à la porte de son alma mater. La résultante? Deux jeunes d’ici vont poursuivre leur développement académique et sportif dans le Bas-Saint-Laurent en sa compagnie l’automne prochain.
Alors que les meilleurs programmes de football collégial de la province s’arrachent les meilleurs aspirants disponibles, d’autres institutions comme le Cégep de Rimouski font leur petit bonhomme de chemin malgré la compétition. À la tête des Pionniers depuis 2019, Kevin Nichols commence tranquillement à se faire connaître hors des cercles universitaires. Et pour cause. L’ancien entraîneur avec la réputée formation du Rouge et Or de l’Université Laval vient d’enrôler Samwel Rafiki et John Gaye; deux finissants des Incroyables. La renommée de l’homme de football de 31 ans résonne déjà.
«Je viens du coin et je proviens du programme des Incroyables. Ça allait de soi qu’éventuellement je voulais créer un lien proche parce que ça reste que les entraîneurs (des Incroyables), je les connais bien. Mais à première année, j’ai décidé de me concentrer plus sur les liens privilégiés dans ma région actuelle. Maintenant que mes liens avec les institutions de l’Est-du-Québec sont forts, je souhaitais aller vers l’extérieur pour me créer des contacts», raconte Kevin Nichols.
Petit à petit, des noms s’ajoutent au carnet du pilote des Pionniers bien qu’il lutte contre des organisations d’importance en division 1 et 2 (Lennoxville, Saint-Jean, Sherbrooke, John-Abbott et autres). Tout est permis même en division 3.
«On veut bâtir une bonne réputation et on veut être un programme qui développe les gens. C’est notre philosophie.» «Je reste humble, mais le fait d’avoir passé sept ans au football universitaire me permet d’identifier le niveau de jeu des joueurs. Et Rimouski est une belle place pour se développer si ton objectif est d’aller au football universitaire.»
«À ma première année en 2019, sur dix finissants qui voulaient aller au niveau universitaire, j’ai six joueurs qui ont été recrutés. J’en ai un à Laval, un autre à l’Université Carlton (Ottawa), deux à Concordia et deux à Sherbrooke (…).»
La petitesse du programme de football n’a rien à voir avec le développement de l’athlète, rappelle Kevin Nichols. Tout se joue sur le terrain. «Des fois quand tu es saturé en division 1 et que tu es le 3e joueur à ta position, tu ne vois pas de volume. Mais le gars en division 3 a joué ses trois ans et s’est développé. Au final, le gars de D-3 réalise son rêve de passer chez les universitaires. Pourquoi? Parce qu’il a vu du volume pendant que l’autre compétitionnait à gagner sa position.» Oui, coach Nichols vend bien son produit.
De bons athlètes
À défaut d’avoir assisté à des rencontres de football scolaire en raison des bouleversements associés à la COVID-19, Kevin Nichols a d’ailleurs dû se rabattre sur le web pour épier le talent local.
«J’ai fait une rencontre avec Marc Gagnon (responsable du programme à J.-H.-Leclerc) et j’ai regardé quelques vidéos des matchs quand c’était possible sur Internet», affirme Kevin Nichols. Selon l’entraîneur, le côté athlétique des Incroyables 2020 l’a grandement impressionné.
«Je veux augmenter le niveau athlétique de mon équipe et Samwel (Rafiki) et John (Gaye) sont deux gars hyper athlétiques avec peu d’expérience en football. Et c’est parfait pour une équipe comme nous. Ils n’ont pas de mauvais plis et on va pouvoir construire là-dessus durant trois ans.»