Ivana Ruiz Fuentes: une voix qui porte
IMMIGRATION. Elle n’avait que 19 ans lorsqu’Ivana Ruiz Fuentes est arrivé avec sa mère et sa sœur à Granby. Avec comme bagage seulement sa langue maternelle et quelques notions de l’anglais, la jeune femme d’origine mexicaine a appris à s’intégrer dans la communauté tout en apprenant le français. Aujourd’hui parfaitement trilingue et prochainement diplômée du Cégep de Granby, la jeune femme souhaite lancer un message d’espoir aux nouveaux immigrants qui tentent de faire leur place dans la société québécoise.
Débarquée au Québec en 2017, Ivana Ruiz Fuentes n’a pas perdu de temps pour tisser des liens avec sa langue d’adoption. Admise au Cégep de Granby dès l’automne 2017, elle a dû suivre en premier lieu des cours de francisation afin de poursuivre son cheminement scolaire. «Les cours de francisation aident beaucoup, car ça donne un challenge aux immigrants, car on a des cours de français chaque jour et des examens régulièrement», précise l’étudiante. Les cours de francisation étant complétés, elle a reçu le feu vert pour intégrer le programme de sciences humaines. Malgré ses progrès flagrants, la première session n’a pas été de tout repos pour Ivana Ruiz Fuentes. «Au début, c’était vraiment difficile à cause des dissertations en français. La première session, j’avais 25 % dans mes cours, car mon français n’était pas parfait, car j’avais encore de la difficulté avec la conjugaison des verbes et des accords. Mais comme je suis une personne résiliente, j’ai étudié davantage pour avoir de notes», mentionne-t-elle. Une motivation qui lui a porté fruit puisque la Granbyenne d’adoption est sur le point de compléter son DEC avec des notes qui atteignent les 90 % dans certains cours.
Pour une meilleure intégration
Le fruit de cette réussite n’aurait été possible sans sa volonté de s’intégrer rapidement dans la société. Dès son arrivée, l’immigrante a rapidement trouvé un boulot dans un restaurant du coin afin de converser en français avec ses collègues. «Je trouve que la chose qui m’a le plus aidé à m’intégrer est de commencer à travailler. Comme je n’avais pas le choix de parler en français,j’ai appris plus facilement la langue», souligne-t-elle. Une intégration qui n’est pas toujours facile auprès d’autres immigrants moins extravertis. «Je sens que nous, les immigrants, on se met beaucoup de barrières par gêne et la société nous met des obstacles pour s’intégrer plus facilement. Il y a beaucoup de gens qui finissent par s’isoler dans la société, car ils ne se sentent pas à l’aise où ils ont peur de ne pas bien se faire comprendre en français. Je crois qu’il y a encore du chemin à faire pour intégrer les immigrants», explique la jeune adulte. Passionnée par les enjeux de société et plus particulièrement les droits à l’immigration, Ivana Ruiz Fuentes fera ses valises dans les prochains mois afin de faire sa place dans l’une des universités montréalaises. Sans trop savoir ce qui l’attend pour le futur, elle sait déjà qu’elle veut faire la différence auprès des immigrants et apporter du changement au niveau de leur intégration.