Bagarres générales et débordements: des amendes plus salées dans la LHSAAAQ
Par Patrick Vaillancourt
HOCKEY. Rarement une saison morte au hockey senior aura fait autant couler l’encre que celle-ci avec la saga entre la Ville de La Tuque et les Loups pour une clause au contrat entre les deux parties pour éviter la violence. Avant que ce débat soit rapporté par les médias, il faut savoir que la Ligue de hockey senior AAA du Québec (LHSAAAQ) avait déjà pris certaines dispositions pour faire diminuer les possibles débordements.
«Le début du travail de la ligue a commencé lors de l’assemblée générale annuelle en mai dernier, commente le nouveau président de la LHSAAAQ, Dominic Lussier. On a fait le message aux différents gouverneurs des équipes que les amendes de la ligue n’étaient pas assez sévères. C’était ridicule comme amende. Ça donnait trop de liberté aux équipes de pouvoir donner un «show» pour avoir encore plus de monde au match suivant. Les équipes devront dorénavant payer une amende beaucoup plus salée s’il y a une bagarre générale entre deux équipes. Aussi, dès qu’il y aura une bagarre générale, la scène sera revue automatiquement par le bureau de discipline, si on voit qu’il y a des offenses, l’amende sera augmentée et les suspensions aussi même s’il ne s’agit pas d’un récidiviste. On s’est donné une latitude à la ligue de pouvoir sévir plus sévèrement.»
Sans vouloir dévoiler les montants, le président Lussier indique qu’il en coûtera trois fois plus cher à une équipe qui participe à une bagarre générale. «Même si les deux bancs se vident et qu’il n’y a pas de bagarre, les équipes seront punies puisque ça peut aussi provoquer des débordements hors de la glace. C’est certain qu’une ligue, une équipe ou une ville ne peut pas enrayer des débordements. C’est difficile d’empêcher une personne de faire un geste, par contre on veut envoyer le message qu’on veut éviter des gestes déplacés. Il faut toutefois répondre de la bonne façon avec les conséquences que le geste a été posé.»
«On veut offrir du bon hockey robuste. Nous savons que nous avons un bon produit. On devait prendre des mesures supplémentaires en sachant que l’image de la ligue senior n’est pas la plus reluisante», ajoute le président.
D’ailleurs, depuis le début de la saison, avant chaque rencontre partout dans la ligue, un message est diffusé demandant aux partisans de garder une bonne conduite et de respecter l’adversaire. «C’est pour prendre les devants en lien avec le cas de Jonathan Diaby à Saint-Jérôme l’an passé dans la LNAH où il a été victime de racisme. Ça fait en sorte que la LHAH n’est plus la bienvenue à Saint-Jérôme. Le jour où les villes diront que le hockey n’est plus le bienvenu, il n’y en aura plus de ligue. Ce n’est pas parce qu’un spectateur paye son billet d’entrée qu’il peut faire ce qu’il veut», fait remarquer le président de la LHSAAAQ.
Vendre du bon hockey
«On est d’accord avec ça. On a voté pour ces nouveaux règlements.» Le propriétaire des Bisons de Granby, Christian Roy, vit très bien avec la nouvelle vision de la LHSAAAQ face aux écarts de conduite sur la glace et dans les gradins.
«C’est l’évolution normale du sport. Il y a moins de bagarres, c’est vrai, mais on n’est pas inquiet pour notre produit.» «L’engouement pour notre circuit est là et les assistances sont bonnes. La violence, c’est pas ce qu’on vend. On vend du bon hockey rapide et robuste.»
Dans un tout autre registre, le président des Bisons, David Godbout, a quitté récemment ses fonctions, a appris le GranbyExpress. Une nouvelle confirmée par M. Roy. «David a décidé de mettre ses priorités sur sa famille. Une équipe de hockey, c’est beaucoup de temps et avec une jeune famille (…). Je comprends sa décision.» Avec la collaboration d’Éric Patenaude