Granby n’a pas d’intérêt pour la maison Tomkins
PATRIMOINE. La Ville de Granby n’a pas l’intention de se porter acquéreur de la maison Tomkins, une résidence patrimoniale de 125 ans de la rue Mountain et actuellement mise en vente par la succession des derniers propriétaires.
Un citoyen, Georges Rivard, s’est présenté à la période de questions de la séance régulière du conseil municipal, lundi, afin de témoigner de la valeur historique de cette somptueuse demeure bâtie par l’homme d’affaires James A. Tomkins, puis habitée par le politicien Joseph-Hermas Leclerc.
Recommandant que la Ville en prenne possession afin d’en faire un musée d’histoire locale, l’intervention de M. Rivard faisait notamment suite à un texte publié le mois dernier dans le quotidien La Voix de l’Est. La fille aînée des derniers propriétaires des lieux, Sophie Marquis, y formulait précisément ce souhait. Maurice et Carmen Marquis, tous les deux décédés à ce jour, avaient acheté les lieux en 1967.
Or, sachant qu’ils seraient certainement interpellés à ce sujet, les élus avaient déjà pris position à la majorité sur le fait que la Ville n’irait pas plus loin dans ce dossier. Seuls les conseillers Denyse Tremblay et Jean-Luc Nappert ont voté en faveur de l’analyse d’une potentielle acquisition. «Ce que le conseil a voulu faire, c’est d’être honnête, c’est-à-dire de ne pas laisser des espoirs où il n’y en avait pas», résume le maire, Pascal Bonin.
S’il précise qu’aucune demande officielle n’a été formulée à la Ville, le premier magistrat soutient qu’il s’agirait là d’une dépense majeure; le prix d’achat du bâtiment étant actuellement fixé à 449 000 $, sans compter l’équipement et les modifications qui devraient y être apportées. «Ça peut facilement aller jusqu’aux sept chiffres», plaide M. Bonin.
L’élu a également tenu à rappeler que les contribuables de Granby sont déjà propriétaires de la Ferme Héritage Miner, située à quelques pas de là et qui vaut «au-dessus de 1,5 million $».
«Si la Ville désire faire un musée sur (l’histoire de) Granby, elle a une grange […] qui n’a pas d’occupation principale. Je verrais mal la Ville aller acheter quelque chose d’autre», lance-t-il. Selon lui, le conseil municipal a fait de grands efforts, au cours des dernières années, en faveur de la sauvegarde du patrimoine du territoire, notamment avec la réfection de l’Église Notre-Dame et son projet de restaurer son orgue.
De plus, ajoute-t-il, l’emplacement même de la maison de style néo-Queen Anne pose problème: «Cette maison-là est dans un secteur, et je pense que tout le monde va être d’accord, qui est problématique au niveau de la circulation». Le maire Bonin doute également que les propriétaires voisins apprécieraient de voir un lieu public ouvrir à proximité de leur résidence.