Centre-ville de Granby : les élus optent pour un corridor actif
MOBILITÉ. Le réaménagement du centre-ville de Granby est officiellement en marche ; les élus ont opté, en séance régulière lundi soir, pour un projet de corridor de mobilité active saisonnier et dédié aux piétons et aux cyclistes. L’initiative, que la Ville compte déployer de 2020 à 2022, devrait littéralement changer la face de la rue Principale en saison estivale.
Les citoyens ayant assisté à la réunion du conseil ont eu droit à un réel survol de ce que pourraient avoir l’air les futurs aménagements, qui s’étendront de l’intersection de Dufferin à Saint-Hubert. Une nouvelle technologie récemment acquise par l’administration municipale permet en effet d’apercevoir l’artère principale en trois dimensions grâce à un montage «100 % Granby» réalisé à l’interne. Pour le maire, Pascal Bonin, cette présentation «3.0» donne, ni plus ni moins, le coup d’envoi du dossier du centre-ville granbyen.
«C’est un projet qui végète depuis 25, 30 ans. Tout le monde en parle, mais il n’y a pas eu un conseil municipal ou une mairie qui l’a pris et qui l’a amené. Moi, ce que je dis à la population, c’est que ce projet-là, on va le réaliser», a fait valoir M. Bonin, ajoutant qu’un dossier d’une telle ampleur n’est jamais «facile».
Ce dernier espère d’ailleurs, à l’instar de la construction du nouveau centre aquatique lancée au courant du dernier mandat, y parvenir sans endetter Granby. «On va réussir à le payer comptant et on va livrer un centre-ville aux citoyens dont on va être fier. C’est le train qui est parti de la gare», a commenté Pascal Bonin. À vue de nez, l’élu estime que la facture totale du projet, qui s’étalera sur trois phases, devrait tourner autour de 20 millions $. Notons que la fameuse Place de la chanson est incluse dans la projection.
Rien à perdre, tout à gagner
Selon le maire Bonin, la Ville n’a absolument rien à perdre à tenter le coup, puisque le conseil municipal aura toujours le loisir de faire marche arrière en cas d’insuccès. «Si ça flope carrément, […]au moins, on aura tenté quelque chose. Ne pas le faire, ce serait une erreur», croit-il. Le maire juge que l’idée d’une piste estivale, transformable et adaptable, est un excellent compromis, puisque les bollards qui seront installés pour délimiter le corridor seront retirés pendant l’hiver. Les opérations de déneigement et la fluidité de la circulation en seront ainsi facilitées.
Le stationnement, pas un enjeu
La piste devrait toutefois faire disparaître, lorsqu’en fonction, une quinzaine de stationnements. Le premier magistrat estime que la perte temporaire de ces cases ne constituera pas un enjeu, puisque 78 % des espaces de la Principale seront maintenus. «C’est prouvé qu’il y a 50 % du stationnement qui est libre. C’est juste que nous, notre stationnement est en arrière lot et qui n’y a rien pour l’indiquer. Quand on va faire faire le centre-ville, il va falloir que ce soit clair, net et précis», juge l’élu.
Il ajoute d’ailleurs que comme les citoyens, les entreprises qui ont pignon sur rue dans le secteur convoité ne sortiront pas perdantes de cette métamorphose, puisqu’une nouvelle gamme d’utilisateurs circulera devant leurs vitrines. «Il n’y a pas un commerçant qui va perdre de l’argent avec une piste cyclable», fait valoir l’élu, qui se garde toutefois de faire des promesses trop ambitieuses quant aux chiffres d’affaires.
De nombreuses étapes à franchir
Pascal Bonin a répété à maintes occasions que la vidéo présentée aux citoyens lundi soir ne constituait en rien une finalité, mais plutôt une projection visant à démontrer les possibilités d’aménager un tel corridor actif. Permettant de vulgariser le tout aux citoyens de façon innovante, elle permettra aussi à la Ville d’aller cogner à la porte de professionnels pour sa concrétisation. Les citoyens intéressés à visionner ou à revoir la présentation pourront d’ailleurs le faire sur le site Web de la Ville (www.ville.granby.qc.ca) en réécoutant la séance du conseil municipal du 9 avril.
De nombreuses étapes sont à prévoir avant que les premiers citoyens ne foulent la piste. Les plans directeurs d’aménagement seront élaborés de mai à septembre prochain et le concept sera confié par appel d’offres à une firme de design urbain. Suivra, d’octobre à décembre, la conception par les ingénieurs et aménagistes.
Les plans finaux devront être acceptés par le conseil municipal avant la première pelletée de terre ; si tout se déroule tel qu’escompté, celle-ci devrait avoir lieu en 2020. Deux autres phases seront mises en branle en 2021 et 2022. Rappelons que le projet de réaménagement du centre-ville en est un de longue haleine, la population ayant été consultée à ce sujet en février 2017. L’idée de doter la rue Principale d’une voie de transport actif en était d’ailleurs ressortie.