L’auteure Anny Schneider se met à nu dans une autobiographie
AUTOBIOGRAPHIE. Cinquante ans après les événements de mai 1968 et 37 ans après son départ de la France à destination du Québec, l’auteure d’origine alsacienne et herboriste de renom Anny Schneider raconte son histoire insolite dans un livre paru aux éditions Un monde différent.
«Il y a des milliers d’heures de travail dans ce récit. Je l’ai rédigé sur une période de dix ans, après un burn-out et une peine d’amour. Ça a commencé sous forme de journal avant de devenir un plaidoyer pour le pardon, l’ouverture du coeur et de l’esprit, sans oublier l’importance de notre santé physique. Je l’ai écrit pour ma fille, mon fils et mon petit-fils, dans l’espoir de leur éviter bien des épreuves inutiles», résume la principale intéressée.
Dans ce livre, qui se lit d’un seul trait, à la façon d’un roman, Anny Schneider parle de ses dépendances, de ses amours malheureux, de son départ pour le Nouveau-Monde, avec beaucoup de franchise et d’impudeur.
«J’ai voulu donner un portrait le plus fidèle de ce que j’ai vécu. Je sais que je ne ferai pas beaucoup d’argent avec la vente de ce livre, mais je n’avais rien à perdre», précise-t-elle.
Foi en l’humanité
Pauvreté, fugues, violence, accidents, maladies, drogues dures, dépression, immigration, monoparentalité, la vie d’Anny Schneider est tout sauf banale et n’a rien d’un long fleuve tranquille.
«Durant un trip de jeunesse, j’ai contracté l’hépatite C, mais je ne l’ai appris que 30 ans plus tard, en allant donner du sang», ajoute-t-elle.
Les difficultés et les désillusions rencontrées par Anny Schneider tout au long de son errance en Europe, puis en Amérique du Nord, ne sont jamais venues à bout du puissant instinct de survie qui l’anime.
«La vie est pleine de petits bonheurs. Je ne changerais pas la mienne pour rien au monde», soutient-elle.
Sauvée par la nature
Anny Schneider affirme que l’amour, l’écriture, la nature et les enfants sont autant de bouées qui l’ont sauvée d’une mort précoce.
Élevée dans un petit village d’Alsace par un père cueilleur des bois et une mère jardinière, Mme Schneider a étudié l’herboristerie pendant huit ans dans son pays d’adoption avant de partager ses connaissances avec autrui.
On lui doit quatre essais, dont deux best-sellers sur l’herboristerie. Son guide illustré, Les plantes sauvages médicinales, paru en 1999, a notamment été tiré à 50 000 exemplaires et en est à sa quatrième réimpression.
Elle est également l’auteure de La pharmacie verte (1997), Arbres et arbustes thérapeutiques (2002) et Ces fleurs qui soignent (2007).
Travailleuse infatigable, Anny Schneider prépare actuellement un essai sur les plantes de la forêt québécoise. «La parution n’est pas pour demain. J’en suis encore à rassembler les données», précise-t-elle.
Toujours à l’affût de nouveaux projets, elle songe également à un recueil de nouvelles sur les hommes de sa vie (père, beau-père, fils, petit-fils, etc.).