Le rétablissement de la tortue molle à épines soutenu par Ottawa

ENVIRONNEMENT. Le Zoo de Granby reçoit une subvention du gouvernement fédéral de 177 440 $, répartie sur trois ans. Cette somme servira à la réalisation de nombreuses actions de sensibilisation et de conservation de la tortue molle à épines, une espèce menacée au Québec.

Concrètement, le soutien financier permettra la conception d’outils de communication et de sensibilisation destinés aux populations riveraines, aux plaisanciers et au milieu scolaire.

Le directeur de la Conservation et de la Recherche au Zoo de Granby, Patrick Paré voit d’un bon œil cette aide financière. «La subvention va nous permettre de faire un suivi des femelles sur les sites de pontes, de recueillir des œufs de tortues, de les mettre en captivité et de les remettre à l’eau dans la rivière aux Brochets, une fois qu’elles atteignent entre 10 et 12 mois», a-t-il expliqué lors d’une mêlée de presse avec les médias.

En 2017, le projet de rétablissement de la tortue molle à épine permettra la relâche de la 1 000e tortue de cette espèce. Grâce à ce projet, le Zoo de Granby souhaite également faire participer les citoyens de la région du lac Champlain.  «Les gens de Pike River, Venise-en-Québec, Saint-Armand, Clarenceville et Notre-Dame-de-Stanbridge seront invités à embarquer dans ce mouvement de conservation et de protection de la plus grosse tortue au Québec. Les écoles de cette région seront impliquées. Enfin, avec les riverains et les producteurs agricoles, on va vouloir s’assurer de bien protéger les bandes riveraines de ce secteur», assure M. Paré.

L’argent annoncé permettra aussi d’améliorer les connaissances de l’écologie des tortues juvéniles en pleine nature. Pour ce faire, une quinzaine de micropuces seront utilisées dans le cadre de ce processus. «Les émetteurs nous permettent de faire un suivi biologique sur les adultes. Ça nous donne des indices sur les lieux de ponte et d’hibernation. D’ailleurs, ce matériel a été utilisé sur des libellules en Angleterre. On pourra recevoir un signal des tortues pendant quatre semaines. Ultimement, on doit retirer les puces avant cette période et on pourra les remettre par la suite», a expliqué le biologiste Patrick Paré.

Auparavant, le projet de rétablissement de la tortue molle à épines était subventionné par la Fondation de la Faune du Québec, par la Fédération canadienne de la Faune et par Wildlife Preservation Canada. Ces programmes n’étaient pas récurrents. Patrick Paré estime que l’annonce d’aujourd’hui est un coup de pouce supplémentaire.

«On n’a pas à se soucier du financement pour trois ans. Je vais pouvoir mettre mes énergies dans le projet plutôt que dans le financement», ajoute-t-il.

De son côté, le député de Shefford, Pierre Breton, était bien fier de donner un coup de pouce à ce projet.

«Je suis content d’accorder cette subvention considérant les efforts déployés par le Zoo de Granby pour contribuer à l’environnement et à la sauvegarde des espèces, mais aussi pour son leadership comme moteur de développement économique et touristique dans la région», a déclaré le député Pierre Breton.

La subvention accordée provient du programme d’intendance de l’habitat d’Environnement et Changement climatique Canada.

À noter que le Zoo de Granby fait partie des partenaires fondateurs de l’équipe de rétablissement de la tortue à épines au Québec, créé en 1997. Depuis ce temps, de nombreux partenaires ont travaillé en partenariat afin d’améliorer la survie de l’espèce en nature.