Monsieur le maire
OPINION. Dans un article du journaliste Mathieu Majeau, paru dans l’hebdomadaire Granby Express du 31 août dernier, nous comprenons que vous déplorez le manque de places à l’école de la Moisson-d’Or. Ce manque de places obligera de jeunes familles nouvellement installées dans votre municipalité à accepter que leurs enfants soient envoyés dans d’autres écoles de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC), avec ce que cela implique d’inconvénients tels; transport, journées plus longues pour les enfants, déplacements plus importants pour les parents qui devront se rendre à l’école, etc. Nous comprenons aussi que, dans une certaine mesure, cela pourrait même nuire au développement, résidentiel notamment, de votre municipalité. Nous comprenons tout cela et nous le déplorons.
Pour notre part, au moment d’écrire ces lignes, nous ignorons s’il y a effectivement, ou pas, des locaux libres dans l’école de la Moisson-d’Or. La direction de l’école devrait cependant être en mesure de répondre facilement à cette question.
Comme vous vous demandez si le problème vient du syndicat, du gouvernement ou de la commission scolaire, ce que nous pouvons affirmer avec certitude, c’est que nous avons une convention collective qui prévoit des règles de formation de groupes d’élèves. Notamment, la clause 8-8.00 (Règles de formation des groupes d’élèves) ainsi que l’ANNEXE XXV (Entente portant sur la réussite éducative) prévoient un nombre maximal d’élèves par classe ainsi qu’une moyenne maximale d’élèves par classe, le tout en fonction de certains critères. Pourquoi ces limites? En effet, la personne raisonnable pourrait être portée à croire que les personnes raisonnables qui gèrent la formation des groupes d’élèves n’ont pas besoin de balises. Ce genre de règles devrait tomber sous le sens. Simple logique, diront certains… Eh bien! Malheureusement, il n’en est rien.
En effet, à la suite d’une demande d’intervention d’une de nos membres qui se plaignait de ne pas être capable de circuler entre les pupitres des élèves, tellement ces derniers étaient « cordés serrés » dans une classe d’école primaire, nous avons dû, dans le passé, invoquer les règles du Code du bâtiment (1) pour faire entendre raison à la CSVDC qui avait décidé de créer deux classes. C’était devenu une question de sécurité, avant même une question de réussite des élèves.
Lors de la dernière ronde de négociation pour le renouvellement de notre convention collective, qui s’est terminée en juin dernier, les enseignantes et enseignants que nous représentons ont bataillé ferme pour éviter des reculs en ce qui concerne les règles de formation de groupes. Nos membres croient qu’il en va de la réussite des élèves. Voilà donc, en résumé, ce qu’il en est de la position du syndicat.
Espérant le tout utile, cordiales salutations.
Éric Bédard, président du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY)
(1): 1,85 m2/personne pour une salle de classe, à mon souvenir, ce qui est moins élevé que ce qui est recommencé pour les élevages de volaille, à partir du moment où les élèves atteignent un poids moyen de 47 kg ou plus…