Nadia Comaneci de retour à Montréal 40 ans après les Jeux olympiques
SPORT. Reine des Jeux Olympiques de 1976, Nadia Comaneci était de retour à Montréal jeudi pour la commémoration du 40e anniversaire de son historique performance réalisée à seulement 14 ans et 8 mois.
«Je ne pourrais jamais oublier ce qu’il s’est passé. Ça a changé ma vie», avoue dans un large sourire Nadia Comaneci, en référence à la première note parfaite de 10 de l’histoire de la gymnastique obtenue le 18 juillet 1976 lors du concours des barres asymétriques.
Ce jour-là, la foule de l’ancienne enceinte du Forum est conquise par cette jeune Roumaine. Même les panneaux d’affichage des juges perdent leur latin, affichant alors un étonnant 1.00, le 10 n’y étant pas configuré.
«Ils ne pouvaient pas me donner la note parfaite», rigole, 40 ans plus tard, l’intéressée arrivée de Los Angeles pour assister à ces festivités.
Comme à la maison
Avec cinq médailles dont trois en or décrochées durant ces Olympiques, Nadia Comaneci est devenue «la plus belle des reines pour Montréal», selon Michel Labrecque, pdg du Parc Olympique et vice-président du conseil d’administration des Jeux du Québec.
«Je suis très émue à chaque fois que je reviens ici. Je ne sens pas qu’il s’est déjà passé 40 ans», indique en français, une langue apprise durant son enfance, l’ex-athlète, âgée aujourd’hui de 54 ans.
«Je me souviens de tout, de ce qu’il s’est passé dans le village olympique [après sa performance]. Tous les Canadiens et Canadiennes m’ont fait ressentir que j’étais à la maison», précise celle qui est venue à Montréal avec son fils et son mari, Bart Conner, un ancien gymnaste américain, avant de partir prochainement pour les JO de Rio.
«Je ne comprenais pas ce qu’il se passait»
«À 14 ans, je n’avais aucune pression, assure-t-elle. J’étais une enfant, je ne comprenais pas toute l’attention, poursuit-elle. J’ai senti cette pression aux Jeux de Moscou (en 1980). J’avais 18 ans, j’étais plus vieille et je réalisais que j’avais un titre à défendre.»
C’est avec le temps qu’elle a pris conscience de sa performance historique. «Je ne comprenais pas ce qu’il se passait, j’étais trop jeune. J’ai réalisé plus tard, après les victoires, que j’ai accompli quelque chose de grand», explique la double championne du monde qui a commencé la gymnastique à 6 ans avant d’inspirer plusieurs générations de sportifs, dont Alexandre Bilodeau.
«Mon père était bénévole pendant les Jeux olympiques de 1976, il surveillait des stationnements, alors mes parents me parlaient toujours de Nadia Comaneci», raconte le double champion olympique de ski acrobatique, également président de la 51e Finale des Jeux du Québec.
Nelli Kim, la grande oubliée
Au lendemain de la performance mémorable de Nadia Comaneci, la seconde note parfaite de l’histoire de la gymnastique aux Jeux olympiques a été décernée à Montréal. La rivale de la Roumaine, de cinq ans son aînée, l’athlète soviétique Nelli Kim, a aussi réussi cet exploit.
Les deux jeunes femmes ont d’ailleurs amassé toutes deux trois médailles d’or lors de cette même compétition. La presse à l’époque se demandait même laquelle des deux gymnastes décrocherait une note parfaite en premier.
«Je n’ai jamais été jalouse ou fâchée contre elle quand elle me battait. Elle était la meilleure, je ne l’étais pas», affirmait Mme Kim à propos de Nadia Comaneci au magazine Illusion Turns en septembre 2015.
Avec la collaboration de Colin Côté-Paulette