L’envers de la médaille pour trois tennismen de la région
TÉMOIGNAGE. Au moment où le tournoi de tennis par équipes des Jeux du Québec bat son plein, au complexe sportif Claude-Robillard à Montréal, trois jeunes d’ici qui s’étaient qualifiés doivent se résigner à le regarder de loin. Une situation qui dérange chez Tennis Brome-Missisquoi.
Le verdict, rendu par Sports Québec, repose sur une décision de Tennis Québec. Elle prive le Cowansvillois Job Joubert, et les Bromontois Zachary Thibault et Justin Désilets de la frénésie des compétitions au sein de la délégation Richelieu-Yamaska.
Les deux premiers avaient pourtant remporté l’or aux épreuves de qualification dans leur catégorie respective (13 à 15 ans et 11-12 ans), tandis que le second avait obtenu une médaille d’argent. Ces résultats devaient les assurer d’un billet pour les Jeux du Québec.
Loisir et Sport Montérégie, l’organisme en charge des troupes de Richelieu-Yamaska qui prennent part aux Jeux du Québec, recevait toutefois en juin un avis de Sports Québec énonçant que la délégation serait privée d’une équipe si elle ne parvenait pas à faire qualifier trois filles.
Les responsables dénichent alors cinq jeunes athlètes féminines qui participeront à une épreuve de qualification, le 4 juillet à Granby.
Mais en cette même journée, en après-midi, un autre avis de Sports Québec indique qu’il est trop tard pour qu’une équipe soit formée.
«C’est vraiment dommage, se désole Pierre Boucher, l’un des responsables de Tennis Brome-Missisquoi. Pour les jeunes, les Jeux du Québec, c’est une source de motivation incroyable, c’est leur petit Wimbledon.
La décision est d’autant plus difficile à avaler pour les parents et les bénévoles impliqués, qui consacrent plusieurs heures au sport dans «une année de Jeux du Québec».
«C’est une expérience de groupe hors du commun, ils y obtiennent une grande visibilité aussi. Cette décision, c’est une amère déception pour les parents et les bénévoles.
«C’est une décision de fonctionnaire qui n’a pas lieu d’être. On aurait pu faire preuve d’assouplissement comme dans certains sports et donner la chance à deux jeunes filles de se qualifier, question de présenter au moins une équipe de cinq. Même si les jeunes n’avaient pas été de la ronde des médailles, ils auraient vécu les Jeux, ils auraient pu disputer certains matchs.»
Deux médailles d’argent
Le tennis se porte bien dans la région, selon M. Boucher, comme en font foi les deux médailles d’argent remportées à Gatineau en 2010 et à Shawinigan en 2012. Deux ans plus tard, à Longueuil, Richelieu-Yamaska avait pris le 9e rang.
Des réponses
Certes, les jeunes athlètes continueront de trimbaler leur sac de tennis dans d’autres tournois, question d’améliorer leur classement provincial. Mais Pierre Boucher et certains des parents impliqués entendent faire valoir leur point auprès de Sports Québec, pour ce qu’ils qualifient de décision injuste. «On ne peut rien changer au sort des jeunes, mais on va demander certaines réponses», mentionne M. Boucher.