Augmentation salariale et prime de retraite pour les policiers cadres
GRANBY. La Ville de Granby a accordé une nouvelle hausse salariale de 2,6 % et une nouvelle prime de retraite aux policiers-cadres. Des décisions auxquelles s’est opposé le conseiller municipal Robert Riel et qui attisent les tensions au poste de police.
Sans trop donner de détails au public, le conseil municipal a adopté rapidement la résolution lors de la séance du 2 novembre. D’une part, les policiers-cadres obtiennent une augmentation de salaire de 2,6 % rétroactive au 1er janvier 2015. De plus, ces mêmes policiers-cadres vont hériter d’une nouvelle prime à la retraite équivalente à une semaine de salaire par année de service à titre de cadre.
«C’est un dossier qui aurait dû être réglé depuis longtemps, mais mon prédécesseur n’a pas eu le courage politique de le faire», a justifié le maire Pascal Bonin. Selon lui, il existait «une grande iniquité entre les policiers-cadres et les policiers».
Le conseiller municipal et ex-policier Robert Riel a été le seul à rejeter la résolution. Il dénonce le fait que Granby va à l’encontre de sa propre politique sur les augmentations salariales des cadres. «On a dit publiquement qu’on ne voulait pas dépasser 2,5 % d’augmentation pour tous les cadres. Là, ils vont avoir 2,6 % supplémentaire qui s’ajoute…ce qui fait 5,1%», calcule-t-il.
«C’est l’austérité partout, on va augmenter les taxes et les gens en ont de moins en moins d’argent dans leurs poches. En tant que citoyen payeur de taxes, je n’accepte pas ça», poursuit le conseiller Riel.
À son avis, la Ville donne un mauvais exemple aux autres cadres. Il craint qu’eux aussi réclament un important ajustement salarial lors de prochaines négociations. Même chose pour les policiers qui sont eux aussi toujours sans contrat de travail valide.
En ce qui concerne la prime de retraite, Robert Riel estime que cela va coûter très cher aux contribuables. Il soutient que les policiers-cadres bénéficient déjà d’une retraite «très bien rémunérée» et qu’on n’a pas à y ajouter 30-40 000 $.
«Nos citoyens vont travailler jusqu’à 65-70 ans et la majorité n’a pas de régime de retraite», note M. Riel.
Réaction du syndicat des policiers
Le président de la Fraternité des policiers et policières de Granby, Frédéric Boulet, soutient que ses membres sont en rogne. «C’est l’argent économisé sur notre dos qui va servir à financer les primes», a-t-il commenté. M. Boulet dit avoir reçu de nombreux appels et courriels de policiers depuis la séance de lundi soir.
Pour le représentant syndical, ces concessions aux cadres pourraient toutefois être positives pour les policiers. Frédéric Boulet relève deux principes de négociation avec lesquels il est d’accord: l’équité externe et la rémunération globale.
«Si la Ville arrive à la table avec cette même ouverture d’esprit, on va sûrement avoir un moyen de s’entendre», croit-il. En ce qui concerne l’équité externe, notamment, M. Boulet soutient que les policiers granbyens figurent parmi les moins bien rémunérés du Québec.