Claude Barzotti en amour et en nostalgie
SPECTACLE. L’industrie de la nostalgie a encore frappé. Cette fois, ce sont «les ritals» qui pilotent la machine à remonter le temps. Entretien avec celui qui cherche encore la musique et qui n’a jamais cessé de chanter l’amour: Claude Barzotti.
Le 4 décembre prochain, la tournée Les Ritals qui met en vedette Claude Michel et Claude Barzotti s’arrête au Théâtre Palace de Granby. Une occasion pour les fans de revoir et entendre leurs idoles de jadis.
Contrairement à bien des voix de son style et de son époque, Claude Barzotti est d’abord et avant tout un auteur-compositeur qui n’a jamais cessé de créer. Bien qu’on entende un peu moins ses plus récentes pièces, il a récemment fait paraître Quand les enfants s’en vont (2014) et Une autre vie (2012).
Sur scène, il tient à leur faire un peu de place parmi ses plus grands succès. «Je le dis au public, je n’ai pas envie de faire Le Rital toute ma vie!», admet l’artiste italo-belge.
Dans les années ’80 et ’90, Claude Barzotti a connu d’immenses succès au Québec avec des titres comme Aime-moi, Prends bien soin d’elle, Le Rital, Mais où est la musique.
Si on le voit moins et qu’on l’entend moins, c’est surtout parce que l’industrie de la musique a bien changé, selon lui. «Le disque a complètement changé, le métier a changé. Maintenant avec tout ce qu’on peut télécharger, c’est difficile», observe-t-il.
Rassurez-vous, s’il a connu des ennuis de santé par le passé, dont des problèmes de dépendance à l’alcool, l’artiste de 62 ans se porte bien. Surtout que la vie lui a offert un beau cadeau. «Je suis nonno (grand-père)! Je suis amoureux fou, elle vient d’avoir un mois», confie-t-il avec enthousiasme.
Questions en rafale:
Pourquoi les gens sont-ils aussi friands de nostalgie?
«La vie est difficile, les gens ont du mal avec les guerres et toutes ces choses, alors ils reviennent aux chansons qui disent quelque chose. Moi, je n’écris que des choses qui sont vraies et que j’ai vécues.»
«Mais où est la musique?», c’est toujours d’actualité?
«Il n’y a plus de mélodies aujourd’hui. On fait le travail à l’envers avec une pluie d’accords et après on cherche une mélodie. Quand j’ai écrit cette chanson, j’étais allé casser la croûte avec Bernard Estardy (célèbre arrangeur français) et c’est lui qui me dit: il n’y a plus de musique, il n’y a plus de mélodies. La chanson était là.»
Est-ce qu’on se débarrasse du trac avec le temps?
«J’ai toujours très peur avant de monter sur scène. Je suis stressé, je tremble. Pour les deux premières chansons, il faut que je tienne le micro à deux mains tellement je tremble fort.»