Le commerce du sexe présenté à Granby

DOCUMENTAIRE. «Le commerce du sexe»,  dernier documentaire d’Ève Lamont, réalisatrice engagée, sera présenté au Cégep de Granby le 18 novembre. La réalisatrice, le CALACS, la Table de concertation pour contrer la violence faite aux femmes et l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFEAS) seront présents pour parler d’un phénomène caché du monde de la prostitution.

La directrice de L’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFEAS) à Granby, Céline Duval, ne mâche pas ses mots pour décrire la réalité rapportée dans Le Commerce du sexe, documentaire traitant de la marchandisation de la prostitution.  

«Pour les gens qui ne sont pas au courant de comment ça fonctionne dans ce milieu, ils vont découvrir quelque chose de sordide», dit-elle.

Le Commerce du sexe est la suite logique de L’imposture, premier documentaire d’Ève Lamont et qui donnait la parole aux femmes venant de quitter le monde de la prostitution ou tentant d’en sortir.

Dans le documentaire qui sera présenté à 12h30 à l’auditorium du Cégep de Granby, la cinéaste va à la rencontre de plusieurs acteurs de l’industrie de la prostitution allant de proxénètes à un sergent détective enquêteur et en passant par des tenanciers de salons de massage et par un journaliste d’enquête.

«À Montréal, on peut se commander une fille comme une pizza. Tu peux choisir la couleur de ses cheveux, de ses yeux, ses mensurations, sa grandeur, son poids, et elle va être livrée à maison ou à ton hôtel à l’heure que tu veux», lance l’un des protagonistes.

Le commerce du sexe n’est plus ce qu’il était apprend-on dans le documentaire. L’essor d’Internet a permis à ce phénomène de prendre de l’expansion à un point tel qu’on parle désormais d’une industrie.

Dans l’ensemble, les commerces illégaux profitent aux crimes organisés. L’industrie du sexe n’y échappe pas.

Situation inquiétante

Ève Lamont était à Val-d’Or pour présenter son documentaire lors de son entrevue avec le Granby Express. Elle parcourt le Québec pour parler de ce phénomène en croissance partout dans la province. «Ce n’est pas plus inquiétant qu’ailleurs. C’est l’ensemble de l’œuvre qui est inquiétante. Que ça se passe de plus en plus sur le Web», affirme-t-elle.  

En région, rapporte-t-elle, les bars de danseuses se vident. Cela dit, l’offre s’est diversifiée. «Ce sont souvent des femmes qui souffrent et qui sont sous l’emprise de la traite. C’est toujours un rapport inégalitaire. La majorité des femmes en ressort brisée».

Selon la réalisatrice, il faudrait responsabiliser davantage les consommateurs. « Pourquoi n’y a-t-il pas de campagne de sensibilisation du gouvernement à ce sujet ? Ça prend de l’éducation autour de ça». Le documentaire s’inscrit dans cette veine.

Elle ajoute être d’avis du retour des cours d’éducation sexuelle dans les écoles primaires et secondaires. «La sexualité c’est bon, c’est beau. L’éducation sexuelle c’est important pour comprendre les relations affectives et les jeunes ont soif de parler de ça», mentionne-t-elle.

Le documentaire est également présenté au Cinéma Princess à Cowansville, le 22 octobre à 19h. La réalisatrice sera une fois de plus présente pour répondre aux questions du public.