Des CPE touchés par une grève de la FIPEQ vendredi matin
MONTRÉAL — Les quelque 3000 travailleuses dans les Centres de la petite enfance membres de la FIPEQ ont débrayé un peu plus longtemps encore, ce vendredi.
L’ouverture de ces CPE a eu lieu à 8h30, à l’occasion de ce deuxième vendredi de débrayage des membres de la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la CSQ.
Lors de la première semaine, l’ouverture avait eu lieu à 7h30 le vendredi.
Lors du troisième vendredi, l’ouverture aura lieu à 10h et lors du quatrième, à midi.
Le syndicat et sa centrale, la CSQ, avaient d’ailleurs prévu un «comité d’accueil» au bureau montréalais du ministère de la Famille, vendredi matin, afin de faire pression sur le gouvernement.
En plus de négocier le renouvellement de la convention collective dans les CPE, la FIPEQ négocie également le renouvellement de l’entente collective des 9000 responsables de services éducatifs qu’elle représente dans les services de garde en milieu familial.
Là aussi les négociations sont laborieuses et la FIPEQ a recours au même type de grève, qui prend la forme, depuis le 11 novembre, d’une ouverture du service de plus en plus tardivement, de semaine en semaine.
Les autres
Jeudi, c’est le Syndicat québécois des employés de service, affilié à la FTQ, qui a annoncé que ses membres débraieront durant trois journées complètes, les 4, 11 et 18 décembre, dans les CPE où il a des membres. Le SQEES détient même un mandat de grève générale illimitée.
Et la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, s’est dotée d’un mandat de cinq journées de grève. Elle n’a toutefois pas encore fait savoir si elle les exercerait. Encore cette semaine, sa présidente disait vouloir donner tout l’espace requis à la négociation.
C’est la FSSS qui compte le plus grand nombre de membres dans les CPE et c’est la FIPEQ qui compte le plus grand nombre de membres dans les services de garde en milieu familial.
La négociation
Les principaux points en litige sont les salaires et le fardeau de tâches.
Une éducatrice qualifiée touche 21,60 $ l’heure au premier échelon.
Québec, de son côté, cherche à créer des milliers de places dans les services de garde pour répondre à la demande. Or, il y a déjà pénurie de travailleuses dans les services de garde.
«On veut attirer et retenir les éducatrices et encourager leur formation», a déjà répliqué le cabinet de la ministre Sonis LeBel.
Québec veut trouver moyen d’«optimiser» les travailleuses en place. Il se défend de vouloir allonger la semaine à 40 heures. «Pas question d’obliger les éducatrices à travailler 40 heures par semaine, mais de permettre à celles qui veulent en faire plus, sur une base volontaire, de pouvoir le faire.»
Les syndicats qui représentent les travailleuses dans les CPE se plaignent de n’avoir reçu qu’une offre d’augmentation salariale de 12,7 % sur cinq ans, alors que l’ensemble des employés de l’État s’est vu accorder 17,4 % sur cinq ans.
À cela, le Trésor réplique que «la hausse de 17,4 % accordée au front commun l’a été en fonction de contreparties en matière de flexibilité en organisation du travail qui ont un impact réel sur les services».