Le Bloc québécois s’engage à respecter le «Consensus québécois en environnement»
MONTRÉAL — Le Bloc québécois s’engage à défendre «sans compromis» le «Consensus québécois en environnement» aux prochaines élections fédérales.
Il y a un peu plus d’un mois, la coalition Vire au vert, formée d’une vingtaine d’organisations, a demandé aux partis fédéraux de s’engager à respecter le «Consensus québécois en environnement», en vue de la prochaine campagne électorale.
À ce jour, le Bloc est le seul parti politique à avoir transmis une réponse officielle signée par son chef.
«Nous vous confirmons sans la moindre hésitation que nous adhérons à ce consensus québécois et que tous les élus du Bloc québécois le défendront sans compromis», peut-on lire dans la réponse écrite du Bloc, transmise récemment à Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales pour Équiterre et membre de la coalition Vire au vert.
La tarification de la pollution par l’entremise du marché du carbone, l’adoption d’une norme sur les véhicules zéro émission, l’adhésion aux objectifs de l’Accord de Paris, le respect des cibles de réduction des pesticides en agriculture, l’interdiction de la production d’hydrocarbures au Québec sont quelques-uns des exemples d’acquis qui figurent dans le «Consensus québécois en environnement», qui a été envoyé aux différents partis politiques.
«Au Bloc québécois, ces acquis font partie de notre ADN je vous dirais, on a toujours défendu les valeurs environnementales», a expliqué la députée bloquiste Kristina Michaud à La Presse Canadienne.
Des réponses qui se font attendre
Marc-André Viau, l’un des porte-parole de la coalition, a expliqué que son groupe avait eu des discussions avec le Parti libéral au sujet du Consensus québécois et qu’une réponse officielle se fait toujours attendre de la part du parti au pouvoir.
Il a ajouté qu’une réunion est planifiée entre des membres de la coalition et le Nouveau Parti démocratique et qu’une discussion a eu lieu avec le Parti conservateur du Canada. Cependant, le PCC ne «souhaite pas répondre par écrit» à la coalition, a précisé M. Viau.
Étonnamment, le Parti vert n’a pas réagi aux demandes de la coalition Vire au vert.
Au début du mois d’octobre, lorsque la coalition avait envoyé une lettre aux partis politiques leur demandant de prendre position, elle avait précisé qu’elle attendait «une réponse rapide et sans équivoque de leur part».
Un pays pris dans un carcan pétrolier, selon le Bloc
Dans la réponse du Bloc québécois transmise à la coalition, on peut notamment lire que la formation politique d’Yves-François Blanchet s’engage à demeurer «une force de propositions originales et responsables afin que le Canada s’acquitte de ses responsabilités à l’égard de la nature et ne recule pas davantage face à ses obligations et engagements internationaux».
L’un des engagements importants du Canada est de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici à 2030, en vue d’atteindre l’objectif de carboneutralité à l’horizon 2050.
«On est à peu près à 7 % de réduction des gaz à effet de serre sur un objectif de 40 à 45 % d’ici 2030, donc on est très, très loin de la cible», a déploré la bloquiste Kristina Michaud, en entrevue avec La Presse Canadienne.
«Il y a de bonnes idées qui proviennent du Parti libéral, mais on tarde à les mettre en place et c’est pour ça qu’on est très en retard sur l’atteinte de nos objectifs», a-t-elle ajouté.
La porte-parole du Bloc québécois en matière de changements climatiques croit que le gouvernement de Justin Trudeau aurait dû mettre en place il y a longtemps un plafond sur les émissions des producteurs de pétrole et de gaz, mais aussi cesser complètement les subventions aux énergies fossiles.
«On continue de miser là-dessus en disant que ça fait partie de l’économie canadienne. Mais il faut arrêter de prendre l’argent des contribuables et la donner aux pétrolières en espérant qu’elles baissent leurs gaz à effet de serre», a indiqué Mme Michaud en ajoutant que «ces compagnies font des milliards par année».
Le Québec, selon elle, tant qu’il restera à l’intérieur du Canada, «ne pourra pas développer son plein potentiel et devenir un leader climatique sur la scène internationale parce qu’il demeurera pris dans le carcan pétrolier du Canada» et «c’est vraiment ce qu’on sent, que ce soit en parlant avec les collègues conservateurs ou libéraux, il y a vraiment cette volonté de continuer à vivre dans l’économie pétrolière parce que ça fait partie de l’identité canadienne».
Parmi les autres acquis qui figurent dans le «Consensus québécois en environnement», il y a la loi québécoise contre l’obsolescence programmée, l’interdiction par plusieurs municipalités de produits en plastique jetables, l’adhésion à l’accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité, la loi sur la conservation des milieux humides et hydriques, notamment.
L’Association québécoise des médecins pour l’environnement, Vivre en ville, la Fondation David Suzuki, Équiterre, Eau secours, la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, Environnement Jeunesse, Accès transports viables, le Centre d’écologie urbaine, Fondation Rivières, la FCQGED, le Front étudiant d’action climatique, Greenpeace, Mères au front, Nature Québec, Piétons Québec, Réalité climatique Canada, RNCREQ, Trajectoire, Vigilance OGM ainsi que Vélo Québec font partie de la coalition Vire au vert.