À quelques jours du dépôt des budgets municipaux: un fardeau financier imprévu pour les municipalités desservies par la SQ

OPINION. Les policières et policiers qui patrouillent nos rues et veillent sur notre sécurité font partie intégrante de notre quotidien, qu’il s’agisse de prévenir la criminalité, d’intervenir lors de situations d’urgence ou de soutenir la population dans des moments difficiles. C’est ce lien de proximité qui rend le travail du corps policier essentiel, notamment dans les municipalités plus éloignées des grands centres urbains.

Cette semaine, les municipalités du Québec desservies par la Sûreté du Québec (SQ) ont reçu les factures associées aux services policiers pour l’année 2025. À la grande surprise de certaines municipalités, ces factures comportent parfois des hausses significatives: de 10 %, 15 % et parfois même plus de 20 %. Ce qui ajoute une pression budgétaire considérable, particulièrement à un moment où les municipalités finalisent leurs budgets pour l’année à venir.

Ces nouvelles charges, imprévues, vont obliger plusieurs municipalités à puiser dans des fonds alloués à d’autres projets, car l’enveloppe budgétaire globale reste inchangée. Des choix rapides et difficiles devront être faits pour maintenir l’équilibre des finances municipales. Les conséquences de ces hausses tarifaires pourraient se traduire par des coupes dans certains services ou projets pour la communauté. Pour des municipalités locales comme Saint-Donat, Thurso et Adstock, cette annonce est particulièrement difficile à intégrer.

Nous reconnaissons que les municipalités doivent participer au financement des services de sécurité publique. Elles assument d’ailleurs 50 % des 830 millions de dollars que coûte la desserte municipale à l’échelle de la province. Toutefois, il est important de souligner que cette augmentation des coûts pour les municipalités n’est pas liée à une augmentation des services, mais à une méthode de calcul mathématique qui tient compte notamment de la valeur foncière.

Voici aujourd’hui, ce que nous demandons au gouvernement: de prendre des mesures permettant d’atténuer une hausse aussi marquée des coûts pour les municipalités.

Une telle situation est précisément ce que nous cherchions à prévenir lors de l’adoption du précédent règlement en 2019. À l’époque, un mécanisme temporaire avait été mis en place pour limiter les augmentations tarifaires, et il semble aujourd’hui essentiel de le reconduire pour l’année 2025.

Nous appelons à la mise en place de mesures transitoires pour assurer une gestion budgétaire plus prévisible pour les municipalités et éviter un impact trop important sur les finances locales.

Joé Deslauriers

Président du Caucus des municipalités locales de l’UMQ

Maire de Saint-Donat