Bibliothèques publiques de l’Estrie: encore beaucoup de travail à faire, selon Réseau Biblio du Québec

ÉVALUATION. Une récente analyse du Réseau Bibilo du Québec et de l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ) révèle que les bibliothèques publiques de l’Estrie sont à la traîne par rapport aux autres lieux du savoir de la province en ce qui a trait aux ressources et aux services offerts à la population. Un profil global qui ne leur vaut pas la note de passage, d’après le portrait national.

Selon les données comptabilisées par l’ABPQ et le Réseau Biblio, les bibliothèques publiques estriennes obtiennent une note de 59 % comparativement à la cote provinciale (66 %).

«L’exercice annuel du portrait nous permet de prendre conscience des ressources mises à la disposition de nos bibliothèques publiques et ultimement, des lacunes sur lesquelles nous devons travailler. Nous souhaitons que les investissements effectués dans nos établissements soient au profit des citoyennes et des citoyens, pour leur offrir des collections riches, des ressources humaines suffisantes et adéquatement formées, de même que des superficies dont les places assises et les heures d’ouverture correspondront à leurs besoins», a déclaré Ève Lagacé, directrice générale de l’ABPQ.

Les deux auteurs (Réseau Biblio du Québec et l’ABPQ) de cette étude en sont arrivés à cette conclusion pour l’Estrie et les autres régions du Québec après avoir évalué cinq indicateurs: les acquisitions, les heures d’ouverture, la superficie, les places assises et les ressources humaines.

Et pour chacun des marqueurs étudiés, l’Estrie se trouve sous la moyenne québécoise, entre autres, au chapitre des acquisitions. Un peu plus de 46 000 bouquins ont été ajoutés à la collection en 2023 alors que la cible souhaitée se chiffrait à 75 133 livres, peut-on lire dans le rapport.

Manque d’espace

Par ailleurs, les bibliothèques de l’Estrie souffriraient aussi d’un manque d’espace et de places assises (fauteuils, postes de travail, postes informatiques, etc.). Pour mieux recevoir les différentes clientèles, il faudrait environ 11 000 mètres carrés supplémentaires en plus d’y ajouter quelque 900 places assises, souligne l’étude.

Comme bien d’autres secteurs, le réseau de bibliothèques publiques vit également des défis en ressources humaines. Dans la dernière année, il a manqué 36 techniciens, 27 bibliothécaires et 95 employés dans les établissements estriens pour atteindre le niveau d’excellence en matière de service à la clientèle d’après le portrait national.

Autre constatation : les heures d’ouverture insuffisantes. «Au Québec, en 2023, les bibliothèques publiques auraient dû être ouvertes 8 285 heures de plus afin de garantir l’accessibilité des services aux citoyennes et aux citoyens», allèguent conjointement l’ABPQ et le Réseau Biblio du Québec. En Estrie, les maisons du savoir ont été accessibles au grand public durant 680 heures (la cible à atteindre: 1312 heures).