Écoles religieuses: la division prend de l’ampleur dans les rangs libéraux

QUÉBEC — Une autre députée libérale, Désirée McGraw, se joint à la dissidence de ses collègues Elisabeth Prass et Frédéric Beauchemin sur la question du financement des écoles religieuses après la volte-face de leur parti.

«Il est clair que tout enseignement religieux doit être financé par les parents ou d’autres moyens privés. En bref, on peut subventionner les écoles privées religieuses sans subventionner l’enseignement d’une religion», a écrit Mme McGraw sur le réseau social X.

«Je ne suis donc pas favorable à mettre fin aux subventions aux écoles privées, qu’elles soient religieuses ou non, à condition qu’elles se conforment au cursus du ministère de l’Éducation et respectent les normes gouvernementales», a-t-elle ajouté.

La semaine dernière, lors d’un débat sur une motion du Parti québécois demandant la fin du financement des écoles confessionnelles, la députée libérale Marwah Rizqy a dit que la position de son parti venait de changer. «Nous sommes maintenant d’avis que nous devons cesser le financement des écoles religieuses au Québec», a-t-elle affirmé.

Le député de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, – qui est aussi candidat à la chefferie – a été le premier à sortir des rangs, affirmant qu’il était en faveur du maintien du financement des écoles confessionnelles, au nom de la liberté de choix des parents.

C’est ensuite la députée de D’Arcy-McGee, Elisabeth Prass, qui a écrit sur X qu’elle ne soutenait pas la fin des subventions aux écoles confessionnelles. «Nos écoles religieuses privées sont un pilier essentiel de nombreuses communautés, notamment plusieurs écoles juives privées dans ma circonscription et dans les quartiers environnants. Tant qu’elles respectent les règles, elles ne devraient pas faire l’objet de menaces de fin de financement», avait-elle alors indiqué.

Samedi, la Commission politique du Parti libéral du Québec (PLQ) a annoncé qu’elle lançait une consultation auprès des membres sur le sujet. Son rapport doit être déposé d’ici au 31 mars 2025.

Une décision prise rapidement?

Des députées libérales contactées par La Presse Canadienne vendredi dernier ont dit être à l’aise avec la nouvelle position de leur parti sur les écoles religieuses. Deux d’entre elles – Virginie Dufour (Mille-Îles) et Jennifer Maccarone (Westmount–Saint-Louis) – admettent toutefois que la décision s’est prise rapidement et qu’il aurait été préférable de consulter les membres.

La volte-face du caucus a aussi obligé les différents candidats à la chefferie à se positionner dans le débat. L’ex-maire de Montréal, Denis Coderre, dit avoir «un malaise sérieux et profond» avec la décision et la manière dont elle a été prise.

L’ex-ministre fédéral Pablo Rodriguez a indiqué que «s’il y a de l’enseignement religieux dans les écoles privées, ça doit être le soir et la fin de semaine, c’est-à-dire hors des heures normales de classe, et payé par les parents».

Charles Milliard a proposé pour sa part la tenue d’États généraux en éducation.

L’avocat fiscaliste Marc Bélanger a affirmé que «l’urgence est de faire respecter nos règles, dans toutes nos écoles. La question de la laïcité est importante et les décisions doivent être prises avec calme si on veut bien faire les choses».