Le lac Roxton a besoin d’oxygène
ENVIRONNEMENT. Le lac Roxton est au cœur de la municipalité de Roxton Pond. Depuis de nombreuses années, son état de santé inquiète les résidents de l’endroit. Certains d’entre eux surveillent attentivement l’évolution de divers indicateurs afin d’établir un diagnostic. Des solutions sont mises en place pour maintenir la situation. D’autres pourraient permettre d’améliorer la qualité de l’eau du lac, mais à un coût élevé.
Membre du Comité d’environnement du lac Roxton, la biologiste Caroline Bisson s’est penchée sur les résultats de divers tests effectués régulièrement pour analyser l’eau du lac Roxton.
Trop de phosphore
« Généralement, les analyses pour un lac se font sur deux plans: l’eau des tributaires, c’est-à-dire les cours d’eau qui se déversent dans le lac, et l’eau du lac lui-même. Ce qui est particulier pour le lac Roxton, c’est que le taux de phosphore est plus bas dans les tributaires que dans le centre du lac », résume la biologiste.
Cette situation serait principalement attribuable aux déjections des milliers d’oies blanches qui envahissent le lac chaque automne, lors de leur migration. Pour remédier à cela, depuis cinq ans, des bénévoles font de l’effarouchement en circulant sur le lac pour faire fuir les oies. Cette méthode commence à donner des résultats et sera appliquée à nouveau en octobre.
Mme Bisson remarque que la concentration de phosphore a diminué dans les deux dernières années et devrait continuer de baisser cette année. En effet, le taux de phosphore est passé de 100 microgrammes par litre en 2021 à 49 en 2023. On s’attend à enregistrer un taux d’environ 30 microgrammes par litre cette année, alors qu’il devrait être inférieur à 20 pour un lac en bonne santé.
Toutefois, le lac Roxton continue à présenter un niveau élevé d’eutrophisation, ce qui signifie qu’il subit un vieillissement accéléré, bien que certains indicateurs soient légèrement en baisse (coliformes fécaux et diverses matières en suspension).
Pas assez d’oxygène
Par ailleurs, les étés chauds que l’on connaît depuis les dernières années font en sorte d’accentuer les faibles teneurs en oxygène dans le lac, ce qui favorise la libération du phosphore au fond du lac. Une solution pourrait être le déversement d’un produit nommé Phoslock, qui neutralise le phosphore dans les plans d’eau. Cette méthode a été appliquée avec succès dans le lac Bromont et 2017 et 2018. Par contre, cela serait très coûteux dans le cas d’un lac de la taille du lac Roxton.
« Le Comité d’environnement va continuer à faire des échantillonnages d’eau dans plusieurs secteurs du lac et de ses affluents. Cela nous donnera les données nécessaires pour déterminer nos prochaines actions », assure Caroline Bisson. Elle conclut en affirmant qu’il faut éviter tout développement et toute coupe d’arbres aux abords du lac Roxton, afin d’éviter d’empirer son état fragile.