Transport urbain: une ex-chauffeuse se vide le coeur

TÉMOIGNAGE. Les enjeux de la circulation, le respect des horaires, le mécontentement chez les usagers, la gestion du stress, la régie de la sécurité des passagers. Le travail de chauffeur d’autobus au transport urbain n’a rien d’une partie de plaisir. Une ex-chauffeuse, qui a parcouru le territoire ces derniers mois, s’est confiée au GranbyExpress sur son quotidien dans les rues de la ville de Granby.

Hélène (nom fictif) n’est plus derrière le volant depuis quelques semaines. Pour des raisons personnelles, elle n’a pas voulu commenter la situation, prend-elle soin de préciser au représentant du journal. Bien qu’elle ait été aux commandes d’un autobus seulement sur une courte période, l’ex-chauffeuse soutient avoir grandement apprécié son travail en dépit des tracasseries du métier.

Mais au-delà des points positifs sur le plan personnel, Hélène admet que le travail de chauffeuse n’est pas de tout repos. «Quand tu conduis ton autobus, tu fais de ton mieux, mais c’est difficile d’être à l’heure d’un arrêt à l’autre avec toute cette circulation et de respecter les horaires», allègue-t-elle.

Une réalité qui apporte son lot de frustrations chez certains usagers qui n’hésiteraient pas à le faire savoir aux chauffeurs d’après notre interlocutrice. «Ça m’est arrivé d’embarquer des usagers impatients et d’être victime d’intimidation. Les gens doivent comprendre qu’on doit respecter le -Code de la sécurité routière et le flot de circulation. C’est beau arriver à l’heure, mais la sécurité des usagers est toute aussi importante.»

À cela s’ajoute l’impatience des automobilistes qui fréquentent le réseau routier urbain. «J’ai évité quelques accidents», raconte-t-elle.

Pour Hélène, cette sortie dans un média local se veut un signal d’alarme afin de faire prendre conscience aux usagers du transport urbain du rôle du chauffeur. «Ça serait le fun que les gens aient un peu plus d’empathie et de compréhension envers les chauffeurs. Le respect, ça encore sa place de nos jours», mentionne-t-elle.

Une campagne de sensibilisation pour favoriser le respect et la civilité à l’intérieur des autobus devrait être envisagée par les décideurs impliqués dans le transport urbain à Granby, prétend notre interlocutrice.

Un transport urbain à repenser

Selon Hélène, la refonte du transport urbain imagée actuellement par l’administration Bourdon arrive à point. Elle croit que l’exercice doit être fait pour optimiser l’efficacité du service auprès des usagers.

Parmi les incongruités observées, l’ex-chauffeuse fait référence, entre autres, aux délais trop cours entre deux arrêts et l’absence de passagers dans certains secteurs de la ville desservis par le service de transport. «Il y a des coins de la ville où parfois j’ai embarqué une seule personne durant mon quart de travail.»