La créatrice de «Bria Mack» déçue de l’annulation par Bell de la série humoristique
TORONTO — La créatrice de «Bria Mack Gets a Life» se dit «déçue» que Bell Média ait annulé sa série acclamée après seulement une saison.
Elle a remis en question les efforts de promotion du diffuseur et son engagement à faire découvrir de nouvelles vedettes.
Sasha Leigh Henry, originaire de Toronto, a appris la nouvelle deux semaines seulement avant de remporter le trophée de la meilleure comédie télévisée aux prix Écrans canadiens, le 31 mai.
Elle soutient que cette victoire a confirmé ce qu’elle savait dans son cœur sur la qualité de la série, qui a été bien accueillie par la critique et a suscité de l’intérêt de la part de réseaux américains, selon le producteur exécutif Mark Montefiore.
Bell a déclaré avoir annulé «Bria Mack Gets a Life» parce que «la série n’a finalement pas pu trouver de public sur Crave», qualifiant la décision d’«incroyablement difficile».
Mme Henry a affirmé que Bell n’avait pas partagé les cotes d’écoute avec elle et que le diffuseur avait «sous-estimé» ce qu’il fallait faire pour promouvoir une série avec une nouvelle venue comme tête d’affiche.
La Torontoise Malaika Hennie-Hamadi y incarne une jeune femme noire qui navigue dans l’âge adulte dans un monde majoritairement blanc avec l’aide d’une fille invisible.
«Je ne pense pas que Bell a été proactif après avoir donné le feu vert à une série avec un personnage principal joué par quelqu’un que les gens ne connaissent pas», a déclaré la créatrice de l’émission, ajoutant que la série avait besoin de «plus de marketing payant en dehors de son propre réseau médiatique».
«Je sais qu’un certain nombre d’émissions canadiennes ont vécu la même chose dans le passé. Je pense que nos réseaux passent trop de temps à prioriser et à promouvoir les acquisitions américaines auprès du public canadien. Les Américains ont de plus gros budgets et de plus grandes vedettes que nous.»
«Bria Mack Gets a Life» était la première série télévisée canadienne réalisée par une femme noire depuis «Da Kink in My Hair», diffusée à Global en 2007.
«Je ne sais pas pourquoi il n’y a pas eu plus d’émissions avec des protagonistes noirs ou autochtones jusqu’à présent, alors que raconter des histoires, c’est créer quelque chose avec lequel les gens peuvent s’identifier», a souligné Mme Henry.
Avant d’annuler «Bria Mack Gets a Life», Bell a autorisé la production d’une nouvelle émission qu’elle a cocréée avec Tania Thompson pour Crave. Il s’agit d’un drame de six épisodes sur le trafic de drogue intitulé «Bad Trips».
Une campagne promotionnelle déficiente?
Bell se défend en disant avoir lancé «Bria Mack Gets a Life» avec une «vaste campagne promotionnelle» qui comprenait une première mondiale au Festival international du film de Toronto et «une campagne de marketing nationale et de vastes efforts médiatiques».
Après la première de l’émission en octobre 2023, Bell a également «essayé de trouver de nouvelles façons de promouvoir l’émission, y compris plusieurs stratégies de marchandisage alternatives».
Selon M. Montefiore, Bell n’a jamais indiqué à la production ses attentes en matière d’auditoire et n’a pas non plus expliqué clairement les raisons de l’annulation. Il dit qu’il serait injuste de comparer la série avec celles qui ont des vedettes établies ou qui sont liées à des franchises.
«Ils disent que c’est basé sur la performance, mais ce n’est qu’un élément. La performance est généralement réactive à une stratégie marketing et promotionnelle. Je suis donc curieux de savoir comment la campagne marketing et promotionnelle de « Bria » se compare aux autres émissions avec lesquelles ils l’ont comparée en matière de performance.»
Le producteur a révélé avoir reçu «beaucoup d’offres» de chaînes américaines pour acheter les droits de la série, mais que ces ententes étaient conditionnelles à une deuxième saison.
«Cela aurait considérablement réduit les coûts d’investissement pour Bell. Cela faisait-il partie de leur processus décisionnel de ne pas renouveler l’émission?»