Mobilisation en Haute-Yamaska pour le développement de la petite enfance
ENQUÊTE. ENQUÊTE. Selon l’Enquête québécoise sur le développement des enfants de la maternelle (EQDEM), 32,2 % des enfants de la maternelle de la Haute-Yamaska montrent des vulnérabilités dans au moins un domaine de développement, un chiffre qui dépasse la moyenne provinciale. L’atelier de diffusion organisé dans la région par la Direction de la santé publique, en collaboration avec divers partenaires locaux, a mis en lumière ces enjeux et initié la planification d’actions pour soutenir efficacement le développement de ces jeunes enfants.
L’enquête révèle que les enfants du RLS -Haute-Yamaska affichent notamment une vulnérabilité en matière de maturité affective (14,7 %) et de compétences sociales (13,9 %), légèrement supérieures à la moyenne provinciale. En revanche, ils montrent un meilleux taux dans le domaine des habiletés de communication et connaissances générales. Les résultats dans les deux autres domaines évalués sont similaires à ceux observés à l’échelle du Québec.
D’autres données montrent que plus de quatre garçons sur dix (40,7 %) dans la région présentent des vulnérabilités dans au moins un domaine de développement, un taux qui dépasse celui observé dans l’ensemble du Québec. Cette tendance à la vulnérabilité est également plus marquée chez les enfants de moins de 6 ans (34,2 %) comparativement à ceux de 6 ans et plus (30,2 %). De même, les enfants nés à l’extérieur du -Canada montrent un taux de vulnérabilité plus élevé (48,9 %) que ceux nés au Canada (31,5 %). En outre, les enfants n’ayant pas fréquenté régulièrement un service de garde avant l’entrée à la maternelle sont plus vulnérables (46,6 %) par rapport à ceux qui ont bénéficié d’une fréquentation régulière (28,9 %).
«Les données de cette enquête sont vraiment basées sur les perceptions des enseignants sur les enfants qui sont dans la classe. Ce sont des données interprétatives, mais ça donne un portrait global des enfants qui fréquentent la maternelle, et ça nous permet de voir quels sont les domaines qu’on doit travailler davantage», a indiqué Claudine Leroux, présidente de la Table de concertation Petite-enfance et directrice de la Maison des familles Granby et régions.
Impliquer tous les acteurs de la petite enfance
Pour Claudine Leroux, cette situation ne doit pas être considérée comme alarmante, étant donné la marge infime entre les chiffres en Haute-Yamaska et la moyenne québécoise, mais plutôt comme une opportunité de redoubler d’efforts. «Lorsqu’on remarque une baisse comme ça, on ne doit pas se dire que ce qu’on fait n’est pas bon. On doit se demander si on doit le faire différemment, si on doit impliquer plus d’acteurs, etc. Le but est de trouver des façons de travailler ensemble, pour qu’en 2027, lorsque les prochains résultats sortiront, on soit sur une pente plus ascendante que descendante», a-t-elle mentionné.
La journée a rassemblé une multitude d’acteurs du domaine de la jeunesse, notamment des éducateurs, des spécialistes de la santé, et des responsables d’organismes communautaires, tous unis par un objectif commun: améliorer le bien-être et le développement des jeunes enfants de la région. L’événement a mis en lumière l’importance de la collaboration entre ces différents acteurs, et l’accent a été mis sur l’importance de l’engagement parental, les reconnaissant comme des partenaires clés. «Le parent est notre meilleur informateur au niveau de l’enfant, parce que c’est son premier éducateur», a précisé la directrice de la Maison des familles Granby et régions.
Pour concrétiser ces objectifs, un plan d’action est prévu pour être développé cet automne. Ce plan vise à mettre en place des mesures concrètes pour améliorer les conditions de développement dès la petite enfance, avec l’espoir de voir une amélioration significative lors des prochaines évaluations de l’EQDEM.
«À long terme, on peut avoir des enfants et des familles qui sont fatigués, des familles qui lâchent prise et du désintéressement. C’est ce qu’on ne veut pas, alors il faut mettre les efforts nécessaires pour que la famille et l’enfant puissent voir qu’il y a une lueur et que l’égalité des chances soit bien présente. C’est ce qu’on souhaite», a conclu Mme Leroux.