Surdoses d’opioïdes: la première phase de la formation des enseignants est complétée
MONTRÉAL — Quelque 2300 enseignants de niveau secondaire dans quatre provinces canadiennes sont maintenant en mesure de former leurs élèves à intervenir face à une surdose d’opioïdes.
Un peu moins de 800 de ces enseignants se trouvent au Québec.
La Fondation ACT des soins avancés en urgence coronarienne a greffé au programme de réanimation cardio-respiratoire et de défibrillation externe automatisée qu’elle offre gratuitement aux écoles secondaires de tout le pays l’utilisation de la naloxone, l’antidote qui doit être administré par voie nasale pour contrer les effets d’une surdose d’opioïdes.
«Grâce à cette formation, on a plus d’élèves qui peuvent répondre aux situations d’urgence et qui font parfois la différence», s’est réjoui Salim Grim, qui est gestionnaire de programme pour la Fondation ACT au Québec.
Lancée en juin 2022, la première phase de ce programme de formation a maintenant rejoint 2300 enseignants dans 830 écoles secondaires du Québec, de l’Alberta, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. On estime que plus de 160 000 élèves pourraient maintenant être formés chaque année pour répondre à une surdose soupçonnée d’opioïdes.
Au Québec, ce sont plus de 780 enseignants qui ont été formés dans 274 écoles secondaires, ce qui pourrait permettre la formation de plus de 40 000 jeunes par année. Plus de 290 enseignants ont aussi été formés en Alberta, plus de 390 en Colombie-Britannique et plus de 830 en Ontario.
La formation permet notamment aux enseignants d’enseigner aux élèves ce que sont les opioïdes et comment se produisent les surdoses; qu’est-ce que la naloxone et comment elle fonctionne; à reconnaître une surdose soupçonnée d’opioïdes; et à répondre à une possible surdose, notamment en administrant au besoin un pulvérisateur nasal de naloxone.
«La réaction aux surdoses d’opioïdes est un nouvel enjeu qui arrive au Canada depuis quelques années, a rappelé la directrice des opérations de la Fondation ACT, Jennifer Russell. C’est aussi un aspect qui est relié à la réanimation cardio-respiratoire. C’est quelque chose que les élèves ou même leurs enseignants trouvent tout à fait logique et normal dans le cheminement de nos formations.»
Selon l’Agence de la santé publique du Canada, presque 6000 décès par surdose apparente d’opioïdes ont été signalés entre janvier et septembre 2023.
Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances note de son côté que 94 % des décès par surdose d’opioïdes se produisent par accident, et que les jeunes Canadiens âgés de 15 à 24 ans constituent la population qui connaît la croissance la plus rapide et qui nécessite des soins hospitaliers en raison d’une surdose d’opioïdes.
«Former la prochaine génération de bons Samaritains, ça commence à l’école, a dit M. Grim. Nous avons commencé avec la réanimation cardiaque il y a quelques années. Le défibrillateur s’est greffé à cette formation, et la formation suite aux surdoses des opioïdes était une évolution logique.»