Hausse de la criminalité de 20 % à Granby
BILAN. Bien que Granby soit une ville sécuritaire comme se plaît à le rappeler le directeur du Service de police de Granby, Bruno Grondin, un fait demeure. La criminalité est toujours omniprésente sur le territoire avec 2915 actes criminels enregistrés en 2013. Une hausse de 20,40 %.
Sur les 2915 crimes recensés l’an dernier, c’est les crimes contre la personne qui ont subi la plus forte augmentation (+29,59 %). Une hausse qui s’explique par l’accroissement des dénonciations des victimes en raison du travail de prévention effectué par les équipes du SPG sur le terrain, selon la haute direction du SPG. Pour ce secteur de la criminalité, tous les indicatifs sont à la hausse: agressions sexuelles (+18,52 %), vols qualifiés et extorsion (+4,35 %). Même constat pour les voies de fait (+26,23 %) qui englobent, entre autres, les cas de violence conjugale. Dans les 12 derniers mois seulement, 218 dossiers de violence conjugale ont été traités par les policiers comparativement à 129 pour la même période en 2022. Un bond de 69 %.
«On incite les victimes qui sont prises dans ces situations à ne pas hésiter à porter plainte, de venir voir les policiers et les policières pour qu’on puisse dénoncer ces crimes (agressions sexuelles, violence conjugale) qui ne sont pas acceptables au niveau de la population», a réitéré l’inspecteur-chef à la section des enquêtes criminelles, Stéphane Cabana.
Quant au nombre de crimes contre la propriété, il est passé de 1208 à 1515 en 2023, une hausse de 25,41 %. C’est principalement les dossiers d’incendies criminels (26 cas en 2023 contre 3 en 2022), les vols de véhicules (67 voitures dérobées en 2022 par rapport à 101 en 2023, +50,75 %) et les vols à l’étalage (+89,66 %) qui ont retenu l’attention des enquêteurs du SPG dans les derniers mois.
Une année criminelle passablement chargée qui se justifie par deux facteurs, selon le directeur du SPG. «Pendant la pandémie, les gens ont été confinés et ont ressenti beaucoup de frustrations. Depuis l’après-pandémie, les gens sont beaucoup plus tendus (…). Il y a tout le volet de l’économie, les temps sont plus difficiles au Québec. On le sent sur le terrain», a exprimé Bruno Grondin.
Au-delà des chiffres préoccupants, le travail préventif fait par les policiers et les différentes sections de la sûreté municipale porte aussi ses fruits, a ajouté le patron de la Police de Granby. «On fait beaucoup de prévention et de sensibilisation dans les écoles et auprès des organismes. Aujourd’hui, les gens ne banalisent plus la violence, ils portent plainte.»
Santé mentale et itinérance
En 2023, les agents et les agentes du SPG sont intervenus à 942 occasions pour des personnes en crise ou ayant un état mental perturbé. Une baisse de -13,82 % (1093 appels en 2022).
«Le dossier de la santé mentale et de l’itinérance demeure un enjeu très important à Granby. On voit une diminution des appels de 13 %. Pour nous, c’est positif, mais c’est quand même plus de 900 appels par année en santé mentale. C’est beaucoup de travail qui est fait de la part de nos policiers. Ce sont des appels qui sont complexes et de longues haleines et notre but, c’est de donner le meilleur service aux personnes vulnérables», a indiqué Bruno Grondin.
Malgré des chiffres préoccupants, le directeur du service police avait également de bonnes nouvelles à communiquer à la population granbyenne, dont l’arrivée d’un deuxième policier sociocommunautaire et l’ajout d’un enquêteur jeunesse. Grâce à une enveloppe de 350 000 $ en provenance du ministère de la Sécurité publique, un second agent viendra prêter main-forte à l’équipe sociocommunautaire dédiée notamment aux interventions liées à l’itinérance.