Percer les mystères des tortues marines
CONSERVATION. Le Zoo de Granby et l’organisme Aquasearch, bureau scientifique proposant de l’expertise dans le domaine environnemental et océanographique, ont récemment uni leurs forces pour mener des recherches scientifiques en Martinique concernant trois espèces de tortues marines à statut précaire. Les membres de l’organisme étaient de passage au Zoo de Granby pour présenter les premiers éléments de leurs recherches.
C’est Benjamin de Montgolfier, directeur d’Aquasearch et biologiste marin rattaché à l’Université des Antilles, qui a présenté les premiers résultats des recherches concernant les populations de tortues marines en ponte en Martinique. Les différentes données ont été notamment compilées par différents étudiants qui travaillaient en étroite collaboration avec Aquasearch et le Zoo de Granby.
Les étudiants avaient pour mission de recenser les tortues qui se rendent sur trois plages différentes pour pondre, d’évaluer le taux de réussite de reproduction chez les femelles et d’identifier les facteurs de menace susceptibles d’impacter la ponte et la survie des œufs. L’objectif de ce projet de recherche d’envergure est de surveiller la ponte de ces immenses reptiles, qui dépendent souvent de vastes étendues de sable fin pour se reproduire.
Selon le rapport, on apprend notamment que l’affluence sur les plages, le bruit, la pollution lumineuse et la présence de prédateurs, qu’ils soient indigènes ou introduits, sont autant de facteurs qui influencent le succès de la ponte chez les tortues. Mais selon le chercheur Benjamin de Montgolfier, il reste encore beaucoup à faire pour cerner les mystères de cet animal. « Avec ces recherches, on veut savoir ce que représente un bon site de reproduction pour les tortues marines. On sait qu’elles reviennent pondre sur les pages où elles sont nées, mais qu’est-ce qu’un bon site réellement ? « , s’est interrogé Benjamin de Montgolfier.
L’équipe de recherche franco-québécoise s’intéresse à ce reptile notamment car les populations sont en déclin, alors que les plages de sable fin, essentielles pour que les tortues puissent pondre leurs œufs, sont également très prisées par les touristes.