Au CIUSSS de l’Estrie, la rétention du personnel passe par une meilleure planif
SANTÉ. Les autorités du CIUSSS de l’Estrie – CHUS travaillent depuis plusieurs mois déjà à la planification de leur offre de services pour la saison estivale.
«Notre plan de match est pas mal avancé, mais il reste encore du temps pour le bonifier. Tout est mis en œuvre pour permettre à nos employés de bénéficier de vacances bien méritées durant l’été, tout en assurant des services de qualité et sécuritaires à la population», résume le directeur des ressources humaines, Yann Belzile.
Ce dernier rappelle que la saison estivale 2021 avait été «très difficile» dans le réseau régional de la santé, avec beaucoup de temps supplémentaire obligatoire (TSO). Le CIUSSS de l’Estrie a tiré des leçons de cette mauvaise expérience et pris les mesures nécessaires pour éviter que la situation ne se répète.
«Plusieurs solutions ont été mises en place l’été dernier. On s’en est mieux tiré et on a réussi à diminuer le TSO de 40 %», ajoute-t-il.
Pas de solutions miracles
M. Belzile admet qu’il n’existe pas de solutions miracles qui, à elles seules, ont le pouvoir de tout régler.
«Le succès d’une bonne planification repose sur une série de petites mesures qui, une fois combinées, permettent aux membres du personnel et aux usagers du réseau de vivre une expérience positive au sein de nos établissements. On doit également comprendre que la mise en place de certaines mesures peut parfois demander plus d’une année», poursuit-il.
Le taux de chômage en Estrie est parmi les plus bas au Québec et la pénurie de main-d’œuvre affecte immanquablement le réseau de la santé régional.
«Le CIUSSS de l’Estrie doit donc faire preuve d’imagination et de créativité pour attirer de nouveaux employés et les retenir dans ses rangs», mentionne le directeur des ressources humaines.
Annie Boisvert, directrice générale adjointe au programme santé physique, abonde dans le même sens.
«Notre volonté est de préserver le personnel et de lui permettre de prendre du repos», avance-t-elle.
Faire preuve d’imagination
La décentralisation des horaires est notamment perçue comme une solution prometteuse.
«L’an dernier, les 500 personnes qui ont profité de ce programme ont affiché un taux de satisfaction élevé. Cette année, on estime que près de 6000 personnes, soit environ le quart de nos 21 000 employés, pourraient s’en prévaloir», précise M. Belzile.
Les autorités misent également sur diverses autres mesures – recours au télétravail et à la télésanté, concentration des vacances durant l’été, réduction du temps supplémentaire obligatoire, recrutement de stagiaires, embauche de travailleurs étrangers, diminution du nombre de départs, promotion des métiers reliés au domaine de la santé, programme de formation pour les préposés aux bénéficiaires, réorganisation du travail – pour mieux répondre à la demande.
«L’an dernier, nous avons embauché 3200 personnes – incluant 50 individus issus de l’immigration – alors que notre cible était de 3500. En 2023, on vise l’embauche de 2800 nouvelles personnes», résume le porte-parole du CIUSSS de l’Estrie.
Ajustements pour la saison estivale
Le CIUSSS de l’Estrie prévoit divers ajustements pour garantir la qualité des soins et services pendant les vacances estivales.
On envisage notamment de retourner à leur domicile les personnes n’ayant plus besoin de soins aigus en centre hospitalier tout en leur permettant de bénéficier d’une offre de services à domicile ajustée.
La disponibilité des salles de chirurgie sera maintenue au niveau des années précédentes afin que le personnel puisse prendre ses vacances sur une période de quatre à huit semaines.
«En condensant les semaines de vacances du personnel, on sera en mesure de reprendre plus rapidement nos activités régulières», explique Karine Duchaineau, directrice générale adjointe aux programmes sociaux et de réadaptation.
Le CIUSSS de l’Estrie prévoit également le maintien des services de première ligne, mais invite les usagers à recourir à d’autres alternatives (médecins de famille, guichet d’accès à la première ligne) pour les soins non urgents.
Les centres de prélèvement demeureront accessibles aux citoyens, mais les prélèvements urgents et semi-urgents seront priorisés.
«Il est possible qu’un délai plus long soit requis pour les prélèvements non urgents», précise l’autre DGA, Annie Boisvert.
Les activités des cliniques de vaccination et de dépistage de la COVID-19 seront par ailleurs concentrées dans quatre localités, soit Granby, Sherbrooke, Val-des-Sources et Lac-Mégantic.
Aucun changement significatif n’est prévu du côté des services d’hébergement, des centres de réadaptation et de la protection de la jeunesse.