Élèves en difficulté: pas toujours facile d’obtenir de l’aide
ÉDUCATION. L’intégration des élèves en difficulté dans les écoles publiques de la région peut devenir problématique si les parents ne réclament pas l’aide à laquelle ils ont droit, selon deux mères d’enfants aux prises avec des troubles d’apprentissage interviewés par le Granby Express.
Par Andréanne Turmel
Nathalie Beaudry a un garçon, dont elle préfère garder le nom anonyme, qui souffre de dysphasie, de dyspraxie, d’intelligence frontière et de troubles du développement. L’enfant de 12 ans fréquente une école primaire de Granby dans une classe régulière.
«On doit pousser pour avoir des services», déclare Mme Beaudry. Selon elle, l’aide est bel et bien présente, mais le personnel ne la proposera pas systématiquement. Par contre, lorsqu’elle se bat pour son fils, toute une équipe travaille avec elle et son fils.
France Caron est elle aussi maman d’un enfant aux difficultés d’apprentissage. Le garçon, qui fréquente aussi une école de la région, souffre d’un problème de langage modéré à sévère. La situation de Mme Caron est similaire à celle de Mme Beaudry. Elle doit y mettre du sien pour obtenir une aide adéquate. Alors que d’autres pourraient y voir une injustice, la mère pense que c’est normal pour une école de favoriser les parents qui s’impliquent. «La gestion des élèves en difficulté, c’est lourd. Je vais à toutes les rencontres alors que d’autres parents ne font rien. C’est faire sa part des choses», soutient la dame.
Par contre, les services offerts (par l’école) au fils de Mme Caron portent leurs fruits. Depuis le début de l’année, elle a pu voir une amélioration de 20 % des notes globales de son enfant grâce à l’intervention du personnel de l’école et à des méthodes d’apprentissage alternatives. «Normalement, on s’attend à voir ce genre de résultat en toute une année scolaire. D’un bulletin à l’autre comme mon fils l’a fait, c’est immense», décrit-elle.
De son côté, le directeur adjoint par intérim et directeur des services éducatifs de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs, Carl Morissette, croit que l’intégration des élèves en difficulté va bien, même s’il admet que c’est un défi à relever au quotidien. La commission scolaire est d’ailleurs présentement en train de réévaluer les besoins des élèves, un procédé qui se fait à chaque année dans une optique d’amélioration des services. «On travaille toujours selon l’élève. Pour nous, c’est important de répondre à tous les besoins», soutient M. Morissette.
Avantage de la classe régulière
Le fils de Nathalie Beaudry pourrait se retrouver dans une classe spécialisée, mais la mère préfère l’inscrire dans une classe régulière. «Plus mon enfant vieillit, plus il se rend compte qu’il veut être comme tout le monde. La classe régulière aide à augmenter son sentiment d’appartenance et son estime de soi», exprime-t-elle.
La mère est cependant inquiète parce que son garçon entrera bientôt au secondaire. «Rendu-là, il ne sera plus capable de suivre au régulier. Je n’aurai pas le choix de le placer dans une classe spéciale.»
Le garçon de France Caron est lui aussi dans un groupe régulier. Cette dernière déplore cependant le nombre d’élèves dans les classes, qui se fait de plus en plus nombreux. Même si l’enseignante de son enfant fait un merveilleux travail selon elle, l’aide apportée aux enfants est moins grande qu’elle le souhaiterait. «Je suis chanceuse, car mon fils est autonome. Mais il n’est pas le seul cas difficile dans sa classe, donc l’enseignante a moins de temps à consacrer aux autres», conclut-elle.